"Face à l'innocence, la douceur et la fragilité, les criminels d'enlèvements d'enfants font subir à leurs victimes une violence terrible et détruisent les familles. C'est un acte terroriste", dira le Pr Fellahi Kheïreddine, lors de son intervention sur la position de la religion face aux kidnappings d'enfants, à l'occasion de la Rencontre nationale de l'Académie de la société civile algérienne (Asca) à Oran. Les intervenants ont tous été unanimes sur le rôle de la société civile auprès des institutions pour faire face à ce phénomène qui prend de l'ampleur. L'Unicef a enregistré 1 100 kidnappings d'enfants, en Algérie, depuis 2001 à aujourd'hui et 500 entre 2010 et 2012, soit 15 enlèvements et assassinats d'enfants par jour, selon le bureau de la protection de l'enfance de la DGSN, sans oublier les 20 tentatives d'enlèvements par an ainsi que les disparitions non élucidées. De son côté, le président de l'académie a refusé de polémiquer sur les chiffres de l'Unicef et affirme : "Nous constatons un relâchement, voire un manque de vigilance, de la part de la société civile face aux phénomènes et aux problèmes qui nuisent à la cohésion sociale. Le moment est venu pour les milliers d'associations dont regorge le pays de s'impliquer." Le président de l'Asca dit privilégier une démarche de sensibilisation et d'action et "non des discours et des points de presse". Quatorze années après, l'académie tente de recoller les morceaux d'une société civile déboussolée et impuissante face à un phénomène qui prend de l'ampleur, selon les services de sécurité. Cependant, la lutte seule contre le kidnapping d'enfants est insuffisante si "les racines du mal ne sont pas diagnostiquées et éradiquées", selon le Dr Benhamadi. NOUREDDINE BENABBOU