Le kidnapping d'enfants a toujours suscité l'indignation des Algériens. Et il est rare que l'un d'entre eux ait un soupçon d'indulgence à l'égard de ses auteurs. Pour la majorité absolue d'entre eux, la peine de mort doit être appliquée à tout rapt suivi d'un meurtre ou d'un viol. « Nul ne doit accepter ce phénomène », estime Rahim A., un buraliste à Alger. Meriem D., étudiante en journalisme, ne peut pas considérer les kidnappeurs comme étant des êtres humains. « Ceux qui gagnent de l'argent sur le chagrin des autres n'ont aucune conscience et ne sont pas des êtres humains », tempête-t-elle. D'autres personnes estiment que la pauvreté ou le chômage ne doivent en aucun cas justifier le rapt, a fortiori d'un enfant. «Le kidnapping est un crime qui ne se pardonne pas», soutient Hassiba A., femme de ménage. Saïd B., un fonctionnaire, classe l'enlèvement parmi « les crimes contre l'humanité ». « En tant que père de famille, je ne peux que m'indigner face au rapt des enfants», observe-t-il. Les étudiantes rencontrées devant la Faculté d'Alger conseillent toutes aux jeunes filles de choisir leurs fréquentations car les victimes d'enlèvements en Algérie sont en majorité de sexe féminin. Mouna, étudiante en interprétariat, estime que le kidnapping est un «acte criminel». Néanmoins, elle estime que si les filles respectent «les coutumes de la société dans laquelle elles vivent, elles ne seront ni kidnappées ni agressées». Sa copine, Oumama, affirme que le kidnapping d'enfants est «un acte immoral et inadmissible». «Ce ne sont pas des choses à faire à des enfants innocents», dit-elle. Imad B., étudiant, s'inquiète de ce phénomène qui prend de l'ampleur alors «qu'on en entendait même pas parler il y a quelques années». Il appelle à «la prudence car le malheur n'arrive pas qu'aux autres», conseille-t-il.