Cet appel du président de la Forem à des sanctions est justifié par la montée en puissance de ce phénomène ces derniers temps. “Face à ce phénomène dangereux qui menace notre société, qui est en accroissement inquiétant, des mesures urgentes d'intervention et de prévention sont aujourd'hui nécessaires”, estime le professeur Khiati pour qui “quels que soient les mobiles de l'enlèvement, ce fait doit être lourdement pénalisé par l'installation de sévères sanctions répressives”. Le président de la Forem appelle à des campagnes de sensibilisation ayant pour objectif “d'attirer l'attention de la société civile sur la gravité de ce fléau dont, entre autres, des procédures avantageuses”. En effet, la situation alarmante et l'expansion du phénomène de kidnapping d'enfants qui hante aujourd'hui la population algérienne inquiète aussi les associations et les pouvoirs publics. “Nous lançons un appel aux autorités du pays d'appliquer la peine de mort pour ces kidnappings suivis de meurtres d'enfants. Aujourd'hui, il est plus qu'urgent d'aller vers une meilleure coordination en matière d'information et une stratégie de sensibilisation qui ne peut être qu'une meilleure arme”, nous expliquera M. Khiati, président de la Forem. Devant l'ampleur que prend ce phénomène en Algérie “l'appel à la vigilance est devenu une nécessité pressante pour les parents et pour la société civile qui doit s'impliquer pour faire face à ce genre de drames”, nous dira notre interlocuteur qui expliquera également que les motifs des enlèvements sont différents. “Ils sont généralement enlevés pour demander des rançons pour alimenter les groupes terroristes, pour le banditisme et pour le motif d'abus sexuel (la pédophilie). Il y a également des enlèvements pour causes de conflits familiaux, pour trafic d'organes et sans oublier surtout le phénomène de sorcellerie”. Devant des chiffres qui témoignent de la gravité de la situation, “il est important de se pencher sur ce phénomène qui prend de l'ampleur. L'Algérie a enregistré 1 000 enlèvements en 10 ans soit 100 enfants par an. Entre 2001 et fin 2008, il y a eu 841 enfants enlevés. Une campagne de sensibilisation est plus que nécessaire. Les pouvoirs publics doivent communiquer l'information relative au kidnapping le plus tôt possible pour connaître les régions touchées par ce phénomène”, soulignera M. Khiati, et d'ajouter qu'en 2008, il y a eu 87 enfants enlevés mais sans savoir où ni comment ? “Aujourd'hui, nous devons connaître les régions concernées. Il faut que les autorités publiques mettent une alerte d'enlèvement dans l'heure qui suit ce dernier pour pouvoir agir à temps. Il faut impliquer les populations civiles qui peuvent agir sur le plan de la sensibilisation et de l'information”, concluera M. Khiati