"Récit d'un rescapé du commando Ali Khodja", écrit par le journaliste Mustapha Aït Mouhoub, est un livre qui revisite, entre autres, l'assassinat du colonel Ali Mellah, les vengeances "inassouvies" de l'infortuné Boukraâ, mais également l'été 1962 de la discorde, "la prison" d'Ahmed Ben Bella et "les geôles" de Houari Boumediène. Un nouveau travail livrant certaines facettes de la guerre de Libération nationale, notamment l'épopée du commando Ali Khodja, vient de sortir aux éditions Rafar. Sous le titre Dans les maquis de la liberté. Récit d'un rescapé du commando Ali Khodja, l'ouvrage d'Abdelkader Blidi dit Si Mustapha, de 193 pages, revient sur la "mythique" unité des combattants de la zone 1, Wilaya IV, qui a pris en 1957 le nom de son premier commandant, Ali Khodja, mort dans un accrochage avec les éléments de l'armée coloniale, dans la région de Bordj El Kiffan en novembre 1956. Il raconte les batailles remportées par le commando, dont celles de Bouzegza et de Djamaâ El-Karmoud, ainsi que l'accrochage de Bataâ où il venait de perdre, "pour la première fois" depuis sa création, la bataille des crêtes. Comme le rappelle Hassan Remaoun, sociologue et historien, dans la préface, cette unité de combattants "activait au sein de la zone 1 centrée sur la région de Palestro (actuellement Lakhdaria, donc à la limite de la Wilaya III)", mais était en fait "très mobile", intervenant aussi bien dans l'Algérois (jusqu'aux frontières de la Wilaya V), qu'en Wilayas I (Aurès), III (Kabylie) et VI (Sud). Pour le préfacier, nous sommes bel et bien en présence "d'un témoin privilégié de la guerre de Libération nationale, mais aussi des premières années de l'indépendance (...) où l'auteur subira quelques déboires sous les régimes de Benbella et de Boumediène". Abdelkader Blidi est né en 1935 dans un hameau perché de la wilaya de Blida. L'auteur reconnaît que son enfance a été "pénible", parce que marquée par "la situation de colonisé" avec son lot d'injustice et de privations. À peine âgé de 12 ans, il entame son "dur" parcours d'ouvrier agricole et exercera ensuite pour survivre plusieurs autres métiers, même celui de vendeur de galette et de beignets. "Manger à sa faim était un luxe que la majorité des Algériens ne pouvait pas se permettre", écrit Si Mustapha. Et, c'est dans une coopérative de colons à Boufarik que l'auteur fait la connaissance de militants du PPA et c'est auprès de notamment Souidani Boudjemaâ et Tayeb Djoughlali qu'il fait son apprentissage du nationalisme. Il prend alors conscience "des conditions de la colonisation, de la nécessité de la lutte pour la liberté et du droit des autochtones à jouir de leur indépendance". Il comprend surtout que la colonisation n'est ni "une fatalité" ni "un système naturel" auquels les Algériens doivent se soumettre, mais "un ordre infamant" imposé par la force des armes et la répression. "Les mots liberté et indépendance, qui revenaient souvent dans les propos des militants (...) prenaient une épaisseur et un sens dans mon esprit et ma conscience", confie Abdelkader Blidi, qui s'est engagé dans la lutte armée dans région de Blida, puis à Palestro. Par la suite, il intègre les rangs de l'ALN de la zone 6 (future Wilaya IV), conduite par le colonel Amar Ouamrane, et connaîtra les péripéties du combat avec le commando Ali Khodja. Récit d'un rescapé du commando Ali Khodja, écrit par le journaliste Mustapha Ait Mouhoub, est un livre qui revisite, entre autres, l'assassinat du colonel Ali Mellah, les vengeances "inassouvies" de l'infortuné Boukraâ, mais également l'été 1962 de la discorde, "la prison" d'Ahmed Ben Bella et "les geôles" de Houari Boumediène. Pour Si Mustapha, l'indépendance de l'Algérie "ne pouvait aucunement être remise en cause du fait que la nuit coloniale fût terrible pour la majorité des Algériens". Hafida Ameyar