Le projet d'aménagement de la forêt récréative d'Errich, à la limite du périmètre urbain de la ville de Bouira, peine à voir le jour, sept ans après son inscription. L'Entreprise régionale de génie rural, l'ERGR-Zaccar, qui a repris la réalisation de ce projet en 2014, ne donne pas l'impression d'avoir accompli des miracles en la matière. Quelques aménagements, des ouvertures de pistes piétonnes ont été réalisés. Laissant cette forêt, laquelle est considérée comme étant "poumon urbain" dans un état lamentable. Pourtant le projet initial, présenté en 2010, était en tout point de vue grandiose, et les autorités de l'époque avaient vu les choses en grand. Ce projet, d'une enveloppe financière de 12 milliards de centimes, devait être, selon les pouvoirs publics, à leur tête l'ex-wali de Bouira, Ali Bouguerra, un petit havre de paix en milieu urbain. Et pour cause, il devait comprendre une zone de repos, une autre dédiée à l'accueil, des pistes de randonnées et même une zone écologique. Une sorte de "central parc", toutes proportions gardées bien sûr. Pour ce faire, une entreprise a été choisie et les travaux ont été entamés en 2011. Une année plus tard, un conflit larvé a survenu entre ladite entreprise privée et le maître d'ouvrage, qui est la Conservation des forêts. Les deux protagonistes s'accusaient mutuellement de vouloir bloquer le projet. L'entreprise réclamait son dû et se plaignait d'être lésée et la Conservation des forêts accusait l'entreprise de se "sucrer" sur le dos du contribuable en gonflant les factures. Tout cet imbroglio s'est dénoué avec la résiliation pure et simple du marché en septembre 2013 et la désignation de l'ERGR-Zaccar. Depuis, cette forêt est livrée à l'abandon. Actuellement son "aménagement" se résume à quelques kiosques, des sentiers bordés de pierres et une dizaine de tables installées sous les pins, des chaises non confortables confectionnées à la hâte. R. B.