"L'hommage ne doit pas rester un rituel. Mais l'hommage à l'homme, à son parcours et à son œuvre. Notre fidélité doit s'inscrire dans la construction démocratique et dans le Maghreb", a déclaré Ali Laskri. Pour son meeting hier à Alger, à l'occasion du premier anniversaire de la disparition de son fondateur et chef charismatique, le défunt Hocine Aït Ahmed, le FFS a joué sur plusieurs registres à forte teneur symbolique : un animateur mozabite pour délivrer le message du caractère national du parti, une troupe de la zaouïa Rahmania, dans un clin d'œil au lien religieux de Si l'Hocine et, par ricochet, véhiculer l'image d'un islam maghrébin, des invités de marque dont de nombreux représentants de partis, comme Djamel Ould Abbes, SG du FLN, Filali Ghouini d'El-Islah, Ramdane Tâazibt du PT, Mohamed Khendek du RCD, le vice-président de l'APW d'Alger, un représentant du MSP et de l'ANR, comme pour rappeler son attachement à la construction d'un consensus national et enfin d'anciennes figures, comme Saïd Chibane ou encore Lakhdar Bouregaa pour le volet engagement et Histoire. Certes, ce n'était pas le grand engouement qu'on connaissait jadis en pareilles circonstances, en témoigne le retard pris, près de deux heures pour le début du meeting, mais la salle Atlas était presque pleine, remplie par des militants venus non seulement rendre hommage à Hocine Aït Ahmed, mais aussi réitérer leur attachement à son œuvre et à ses orientations. "Si l'Hocine mazalna Mouaaridhine (Si l'Hocine, nous demeurons des opposants)", ou "Encore assa azeka, le FFS yella, yella (le FFS est et restera)" ne cessait d'acclamer la salle durant presque toute la durée du meeting. "L'hommage ne doit pas rester un rituel. Mais l'hommage à l'homme, à son parcours et à son œuvre. Notre fidélité doit s'inscrire dans la construction démocratique et dans le Maghreb", a déclaré, dans son discours, Ali Laskri, membre du présidium. "Nous sommes et nous resterons ses dignes héritiers", a-t-il clamé sous les applaudissements. "À ton serment, nous resterons fidèles ; nous sèmerons tes idées et nous protégerons ton legs et nous défendrons l'unité du pays", a, de son côté, assuré le premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafaa. À l'adresse des présents, il lance : "À travers votre présence, vous dites au défunt que nous sommes tes élèves, dans l'école du FFS dans laquelle nous subsistera que celui qui connaît la valeur de la fidélité, le sens du sacrifice, la discipline et le poids de l'histoire." Pour lui, le meilleur hommage à rendre à Aït Ahmed est de "poursuivre son œuvre pour la construction d'une deuxième république", "adopter sa ligne authentique", "s'opposer au pouvoir pour construire l'Etat" et "mobiliser le peuple pour protéger la Nation et son unité". "Le cadre le plus élevé pour notre militantisme est la pensée de Hocine Aït Ahmed", a-t-il martelé sous les cris répétés de "Si l'Hocine mazalna mouaaridhine". Mais Bouchaffa, en dépit des efforts déployés ces dernières semaines pour minimiser la portée de la crise au sein du parti, n'a pas manqué de consacrer plusieurs passages de son discours à ce qui est qualifié de "tempête". "Le FFS va bien et le restera", a-t-il assuré avant de se lancer dans ce qui s'apparente à une diatribe à l'égard de Rachid Halet auquel il a, maintes fois, fait allusion. Karim Kebir