Tout en évitant de parler encore des scandales qui ont secoué son secteur, le ministre s'est largement étalé sur ses réalisations. C'est un ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière affaibli et fragilisé par les différents scandales qui éclaboussent son secteur (clinique de Belahmar, affaire RHB, vaccin Pentavalent) qui s'est présenté, hier, à Bouira en visite d'inspection. D'un ministre populaire et apprécié pour son franc-parler, Abdelmalek Boudiaf est aujourd'hui, plus que jamais, sur un siège éjectable, notamment pour son implication dans la polémique sur le complément alimentaire RHB. D'ailleurs, il a tout simplement refusé d'évoquer ces sujets qui fâchent. Interrogé à propos du complément alimentaire RHB, le ministre a rétorqué sec : "Ceci ne m'intéresse pas", en esquissant un sourire gêné. Il a, également, été interpellé sur le cas de la clinique du raqi Belahmer. Là encore, Boudiaf refusera de répondre en soulignant qu'"il ne le connaît ni d'Adam ni d'Ève". En revanche, Abdelmalek Boudiaf s'est longuement attardé sur "ses" réalisations en matière de santé publique dans notre pays. "Le taux de mortalité en Algérie est le moins élevé d'Afrique, et c'est l'OMS qui le dit", s'est-il félicité. Interrogé à propos du projet de loi sanitaire, dont l'examen a été reporté sine die, l'hôte de Bouira affirmera qu'il sera présenté devant l'APN en janvier 2017. "Cette loi est capitale pour le bon fonctionnement de notre secteur et une fois adoptée, elle sera appliquée avec rigueur et célérité", s'est-il engagé. S'agissant de la wilaya de Bouira, le ministre fera savoir qu'elle bénéficiera "incessamment" de 5 nouveaux gynécologues, afin de combler le déficit criant en la matière. En outre, Abdelmalek Boudiaf procédera à l'inspection de plusieurs projets en instance à travers les diverses localités de la wilaya. Ainsi, le projet d'un nouvel hôpital d'une capacité de 120 lits, dans la commune d'Aïn Bessam (sud-ouest de Bouira), a été inspecté. D'un montant de 960 millions de dinars, ce projet a été lancé en juin 2015 pour un délai de 24 mois. Au niveau de la commune de Sour El-Ghozlane, le ministre inspectera le projet d'une unité médicochirurgicale (UMC) d'une capacité de 60 lits, laquelle est en voie d'achèvement. L'opération, lancée en 2006 pour un montant de 430 millions de dinars, a, certes, connu du retard, mais depuis l'an dernier, les responsables locaux du secteur ont mis les bouchées doubles pour livrer cette structure en janvier prochain. Cette UMC est dotée d'un pavillon d'hospitalisation, d'un bloc opératoire, d'une maternité, d'un service d'imagerie médicale et de laboratoires. La délégation s'est ensuite rendue dans la commune de Bordj-Okhris (sud de Bouira) pour inspecter le chantier de l'hôpital de 80 lits. Pour rappel, ce projet, qui accuse un énorme retard avec un taux d'avancement des travaux ne dépassant pas 40%, a été inscrit en 2007, dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, pour un montant de 436 millions de dinars. Selon le maître d'ouvrage, cet hôpital devrait être réceptionné au cours du mois d'août 2017. La wilaya de Bouira compte, selon une fiche technique présentée au ministre, 5 hôpitaux d'une capacité théorique de 1 085 lits, 5 établissements publics de santé de proximité (EPSP), 34 polycliniques, 143 salles de soins et un établissement spécialisé en psychiatrie (EHS) à Sour El-Ghozlane. RAMDANE BOURAHLA