Ceux qui n'ont pas mis en valeur les terres dont ils ont bénéficié seront désormais déchus de leurs droits. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a annoncé, jeudi, le lancement, par son département, d'un recensement national des terres agricoles non exploitées. Répondant à la question orale d'un membre du Conseil de la nation représentant la wilaya de Béchar, Abdeslam Chelghoum a déclaré que ledit recensement concerne non seulement Béchar, mais également "l'ensemble du territoire national", précisant que ceux qui n'ont pas mis en valeur les terres dont ils ont bénéficié seront désormais déchus de leurs droits. "Un recensement de toutes les terres non exploitées est en cours. Ceux qui n'ont pas procédé à la mise en valeur des terres dont ils ont bénéficié seront déchus de leurs droits et les terres seront récupérées et attribuées à d'autres demandeurs, conformément à la réglementation en vigueur", a expliqué le ministre. Ce dernier s'est néanmoins exprimé sur les mesures qui ont été prises pour la relance de l'agriculture, en insistant sur le soutien accordé par l'Etat aux agriculteurs, notamment par le Fonds national de développement agricole (Fnda). Il a aussi parlé des exploitations créées dans le cadre de la loi fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, qui ont été suivies par des opérations de régularisation de la situation des exploitants avec délivrance d'actes de concession. En visite de travail en juillet dernier dans la wilaya de Mascara, le ministre de l'Agriculture avait déjà annoncé la couleur, affirmant que 48% des terres agricoles du pays sont "inexploitées" et mettant en cause et les particuliers et l'Etat qui, avait-il promis, comptait remédier à cette situation par "un plan global de réhabilitation du foncier agricole". Dans ce cadre, il avait indiqué qu'une commission ministérielle avait été mise sur pied pour réfléchir aux voies et moyens pour exploiter "les terres agricoles abandonnées", les terres en jachère (non irriguées) comprises, non sans souligner que la situation "inacceptable compte tenu de la nécessité pour l'Algérie d'exploiter tous ses moyens en vue d'assurer la sécurité alimentaire" ne saurait perdurer de la sorte. Le ministre avait également déclaré que le gouvernement, bien qu'il ne suspendait pas ses aides au secteur agricole, les orienterait vers "ceux qui en ont le plus besoin", en appelant les paysans possédant des terres irriguées à accorder plus d'importance aux cultures des produits de base, comme les céréales, les légumes et les légumes secs. Le 5 janvier dernier, le ministre de l'Agriculture n'a pas écarté l'idée d'initier des enquêtes, si elles s'avèrent nécessaires, pour "confirmer la véracité de ces réalisations". À une autre question se rapportant au gel du projet d'aménagement de la forêt du Sahel dans la wilaya de Boumerdès, un gel justifié par "la baisse des revenus de l'Etat", le ministre a informé que l'examen de ce dossier est pris en charge actuellement par la Direction des forêts, en vue de le confier à des "investisseurs privés". D'ailleurs, il profitera de l'occasion pour annoncer qu'il s'agit là d'une "nouvelle vision" impliquant les opérateurs privés dans la réalisation de "projets de loisirs dans le secteur des forêts". H. Ameyar