Contrairement à la déclaration de Barack Obama, qui avait affirmé, en recevant Donald Trump au lendemain de son élection, que la transition allait se faire de manière douce, celle-ci est émaillée de scandales. Au fur et à mesure que l'investiture de Donald Trump approche, les annonces tonitruantes se multiplient quant à ses relations avec la Russie. La dernière en date a eu lieu mardi soir lorsque les responsables du renseignement américain ont révélé avoir informé Donald Trump la semaine dernière de l'existence d'informations compromettantes recueillies sur lui pendant des années par la Russie, et rassemblées dans des notes confidentielles circulant à Washington. Le Kremlin a rapidement rejeté en bloc ces accusations, assurant ne pas posséder de "dossiers compromettants" sur Donald Trump ni même sur sa rivale à la présidentielle, la démocrate Hillary Clinton. Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, "la fabrication de tels mensonges est une tentative évidente de faire du tort à nos relations bilatérales avant l'investiture de M. Trump", favorable à un rapprochement avec Moscou. Quant au concerné, le président élu des Etats-Unis avait réagi quelques heures plus tôt, de manière lapidaire sur Twitter aux informations de la presse américaine: "Fausses informations-une chasse aux sorcières totale!". Ceci étant, des médias américains ont rapporté mardi l'existence d'un document de 35 pages, composé d'une série de notes datées de juin à décembre 2016 et rédigées par un ancien agent du renseignement britannique, jugé crédible par le renseignement américain, pour le compte d'opposants politiques à Donald Trump. Il s'agit d'informations présentées comme compromettantes sur Donald Trump, comme l'existence alléguée d'une vidéo à caractère sexuel impliquant des prostituées, filmée clandestinement lors d'une visite à Moscou en 2013 par les services russes dans le but d'en faire un moyen de chantage; et aussi d'informations sur des échanges de renseignements supposés pendant plusieurs années entre Donald Trump, ses proches et le Kremlin, dans les deux directions. Pendant ce temps, les auditions continuent devant le Sénat pour les futurs membres du gouvernement Trump. Ainsi après Jeff Sessions, candidat au poste de ministre de la Justice, c'était hier au tour de Rex Tillerson, ancien patron du géant pétrolier Exxon Mobil, pressenti pour diriger la diplomatie américaine. Ce Texan de 64 ans, novice en politique, devrait notamment être questionné sur ses liens d'affaires avec la Russie et ses relations avec son président Vladimir Poutine. Depuis 1999, il a tissé une relation qu'il a lui-même qualifiée de "très proche" avec le président russe, qui l'a décoré en 2012 de l'ordre de l'Amitié, une décoration décernée aux étrangers. Quant au ministre de la Justice désigné, Jeff Sessions, il sera lui auditionné pour la seconde journée consécutive, après avoir passé sa journée de mardi à rejeter de vieilles accusations de racisme, tout en s'efforçant de rassurer ceux qui craignent des dérives touchant les minorités et les libertés individuelles. Merzak Tigrine