L'opérateur de téléphonie mobile Djezzy est prêt pour marquer une nouvelle ère en Algérie dans le monde du mobile et de la finance. En effet, lors de l'ouverture, hier à l'hôtel El-Aurassi d'Alger, du forum intitulé "Mobile Money pour l'inclusion financière", le P-DG du leader des technologues numériques, Nesci Vincenzo, a indiqué que "l'introduction du mobile paiement en Algérie est annoncée pour 2018. Et 2018, c'est demain ! Un laps de temps d'une année qui permettra à l'ensemble des opérateurs de mieux sensibiliser les consommateurs ainsi que les acteurs du secteur du commerce sur l'importance de l'usage de ce nouveau service qui revêt une dimension particulière à la hauteur des enjeux qu'il présente." Devant son invité d'honneur, à savoir GSM-Association, les représentants de la Poste, des opérateurs de la téléphonie mobile, des banques publiques et privées, mais aussi du Fonds national d'investissement et de la Satim, M. Vincenzo a estimé que "le transfert d'argent de mobile à mobile s'est particulièrement développé dans les pays émergents où notre actionnaire VimpelCom a une solide expérience". Il citera, entre autres, les formes de transaction, comme les petits paiements de proximité et les paiements à distance dématérialisés, désormais accessibles via la téléphonie mobile. "C'est cette expertise que nous comptons mettre à la disposition de nos 16 millions d'abonnés et futurs abonnés une fois les textes réglementaires publiés. Le rechargement prépayé est déjà une forme de paiement mobile. Mais ce dernier va aller au-delà, permettant rapidité et mobilité pour l'utilisateur et économie en coûts de transaction. C'est surtout un produit d'appel assurant la fourniture de services et la pénétration de nouveaux marchés pour le fournisseur du service, qu'il soit opérateur de téléphonie mobile ou d'institutions financières", a développé encore M. Vincenzo. Aux yeux du patron de Djezzy, si l'opération e-paiement a réussi en Algérie comme une première étape, notamment avec sa généralisation dans toutes les surfaces commerciales, il est évident que le m-mobile constitue une seconde étape et la plus importante. "Le boom de la téléphonie mobile est un coup d'accélérateur qui aidera à l'émergence de l'économie numérique pour laquelle nous contribuons à travers la mise en place d'un écosystème digitale et le soutien apporté aux jeunes porteurs de projets innovants. Avec le FNI et VimpelCom, Djezzy joue un rôle dans le développement de l'économie nationale algérienne à travers l'investissement d'un milliard de dollars sur les cinq prochaines années", a estimé M. Vincenzo. Rappelant qu'ils sont 60 millions d'utilisateurs du mobile paiement dans le monde, l'orateur a souligné que le m-payement "se décline comme un véritable marché économique mettant à la croisée des chemins des acteurs, comme les opérateurs des télécoms et les établissements bancaires (...) La plateforme numérique en Algérie est en train de jeter les bases d'une économie digitale dans le but de faciliter la vie des citoyens et contribuer à une meilleure traçabilité des flux financiers". Raison pour laquelle, a expliqué M. Vincenzo, "Djezzy a organisé ce séminaire et marqué sa contribution à la vulgarisation de l'utilisation des moyens de paiements modernes dans le cadre de la politique du gouvernement". Pour sa part, le directeur des politiques publiques de GSM-Association, Nathan Naidoo, a indiqué que "l'Algérie est située au milieu de la carte mondiale de l'inclusion financière. C'est un pays qui recèle une population assez bancarisée, certes, mais beaucoup reste à faire. Si le m-paiement marche dans 82 pays, avec un portefeuille de 2 milliards d'utilisateurs, pourquoi pas en Algérie ?" Détaillant les processus d'intégration de ces "autoroutes financières", M. Naidoo a indiqué que le m-paiement, c'est-à-dire l'argent "mobile", est un secteur à deux vitesses assujetti à une réglementation rigoureuse, un réseau bien implanté près des consommateurs et des infrastructures lourdes et sécurisées. Révélant les limites de ce nouveau mode de paiement, le conférencier estime que le m-paiement "est une valeur ajoutée, mais toute chose à ses limites, dont le plafonnement des transferts, y compris à l'international." FARID BELGACEM