Djezzy, l'opérateur de la téléphonie mobile, a organisé dans la journée d'hier, à l'Aurassi, le premier Forum du paiement mobile en Algérie, en partenariat avec l'Association des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), qui prend part, pour la première fois en Algérie, à un tel évènement. Un Forum auquel ont assisté de nombreux invités des différents secteurs notamment des finances, des banques, des opérateurs téléphoniques, des entreprises et différentes institutions de l'Etat. Organisé sous le thème «Mobile Money pour l'inclusion financière», l'objectif de ce premier forum, «est de contribuer au développement d'une économie alternative et d'aider à mieux comprendre le système du paiement mobile», a indiqué d'emblée M. Vincenzo Nesci, président exécutif de Djezzy, dans son allocution de bienvenue avant de laisser la parole aux différents intervenants, experts du domaine, dont M. Nathan Naidoo, directeur des politiques publiques de GSMA qui est revenu sur plusieurs thèmes, à savoir les modèles opérationnels de l'argent mobile, diriger le consommateur, interopérabilité et écosystème et la création de l'environnement de régulation qui supporte l'inclusion financière. M. Ahmed Faragallah, responsable du département des systèmes de paiement à la Banque Centrale de l'Egypte, quant à lui, a abordé les sujets relatifs aux régulations du paiement mobile en 2016, les rôles assignés à chaque intervenant dans l'écosystème pour une adoption plus rapide du paiement digital. D'autres intervenants, à savoir Mme Maha Bahou, manager exécutive des systèmes de paiement à la Banque Centrale de Jordanie (Jomopay) ou encore M. Francesc Sanz, membre du conseil consultatif de Doroo et M. Gerard Burion, des Services financiers mobiles Oberthur Technologies (Mobito) ont, chacun, abordé le thème du Forum avec des questions relatives au paiement mobile et présenté les expériences de leurs pays respectivement, à travers des workshops. Ainsi, après le lancement de l'e-paiement en octobre dernier, l'Algérie se prépare pour un autre lancement du genre à savoir le paiement par téléphone mobile (m-paiement) en 2018, comme annoncé en décembre dernier par le ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, Mouatassim Boudiaf. Une nouvelle étape qui s'inscrit dans la généralisation du paiement électronique qui inclut cette fois-ci les opérateurs téléphoniques. «Nous sommes en train de vivre de grands moments de changements. A peine quelques mois après le lancement de l'e-paiement qui a déjà enregistré plus de 5000 transactions bancaires, voilà que nous nous retrouvons aujourd'hui (mardi) pour discuter du paiement mobile, a déclaré M. Vincenzo Nesci. Djezzy a pris l'initiative d'organiser ce séminaire en invitant tous les acteurs activant dans ce domaine afin de marquer sa contribution à la vulgarisation de l'utilisation des moyens de paiements modernes dans le cadre de la politique du gouvernement (...) L'introduction du mobile paiement en Algérie est annoncée pour 2018, un laps de temps d'une année qui permettra à l'ensemble des opérateurs de mieux sensibiliser les consommateurs ainsi que les acteurs du secteur du commerce sur l'importance de l'usage de ce nouveau service qui revêt une dimension particulière à la hauteur des enjeux qu'il présente. Dans le monde, le nombre de porteurs de téléphones mobiles constitue un enjeu de taille pour la mise en œuvre du mobile paiement. On en dénombre déjà plus de 60 millions d'utilisateurs du mobile paiement. Des statistiques importantes appelées à croître dans les années à venir au fur et à mesure que ce service qui a déjà fait ses preuves un peu partout se démocratise davantage et se développe chez nous en Algérie. Il se décline comme un véritable marché économique mettant à la croisée des chemins des acteurs, comme les opérateurs des télécoms et les établissements bancaires.» Pour mieux expliquer le paiement par téléphone mobile, qui a vu le jour au Kenya, aujourd'hui leader mondial du paiement mobile, grâce à son système très simple de transfert d'argent par mobile (M-PESA) qui a remporté un succès fulgurant. «Plus qu'un succès, c'est une révolution», a qualifié Nathan Naidoo, directeur des politiques publiques de GSMA, ce système qui se généralise dans plusieurs pays dans le monde. Le transfert d'argent par téléphone portable est une opération simple, peu coûteuse et adaptée. Le président de Djezzy, initiateur de cette rencontre, s'appuie sur l'expérience du groupe VimpelCom, comme il l'a expliqué. «Le transfert d'argent de mobile à mobile s'est particulièrement développé dans les pays émergents où notre actionnaire VimpelCom a une solide expérience notamment au Pakistan et au Bangladesh. Différents types de transactions (petits paiements de proximité et paiements à distance dématérialisés) sont devenus accessibles via la téléphonie mobile. C'est cette expertise que nous comptons mettre à la disposition de nos 16 millions d'abonnés et futurs abonnés une fois les textes réglementaires publiés. Le rechargement prépayé est déjà une forme de paiement mobile. Mais ce dernier va aller au-delà permettant rapidité et mobilité pour l'utilisateur et économie en coûts de transaction ; produit d'appel assurant la fourniture de services et pénétration de nouveaux marchés pour le fournisseur du service qu'il soit opérateur de téléphonie mobile ou d'institutions financières». Le boom de la téléphonie mobile en Algérie sera une aubaine et un coup d'accélérateur qui aidera à l'émergence de l'économie numérique pour laquelle Djezzy contribuera à travers la mise en place d'un écosystème digital et le soutien apporté aux jeunes porteurs de projets innovants, pour reprendre les déclarations de M. Vincenzo Nesci.