L'Union européenne va chercher la collaboration des tribus nomades établies dans le sud de la Libye dans sa stratégie visant à limiter les flux de migrants qui arrivent actuellement en Italie, a indiqué, vendredi à Malte, le Premier ministre maltais Joseph Muscat. S'exprimant devant la presse en marge d'un sommet européen à La Valette, ayant adopté une série de mesures pour bloquer les migrants en Libye, M. Muscat a ajouté que cet objectif pouvait être atteint d'ici à la fin de la présidence semestrielle maltaise de l'Union européenne, fin juin. Les dirigeants européens se sont fixé dix priorités dirigées principalement à l'encontre de la Libye, d'où partent 90% des migrants qui tentent de rejoindre l'Italie. Il s'agit de "briser le modèle économique" des passeurs, sécuriser les frontières du pays ou encore assurer des conditions décentes aux migrants bloqués dans la région. "Il y a aussi maintenant un engagement direct avec les tribus dans le sud de la Libye qui ont jusqu'à présent collaboré avec les trafiquants et gagné entre cinq et six millions d'euros par semaine grâce à cela", a-t-il assuré. "Tout cela constitue un signal extrêmement positif. Est-ce que cela suffira, le temps le dira", a encore dit M. Muscat. Il n'a toutefois pas donné de détails sur l'importance de "l'engagement" européen auprès des tribus libyennes. Mais selon plusieurs experts, il est impossible de réduire les flux de migrants entrant dans le sud de la Libye en provenance du Sahel sans le concours de ces tribus, qui contrôlent une grande partie des voies d'accès dans le Sud libyen. R. I./Agences