La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité hier une série d'activités entrant dans le cadre de la célébration du 1er anniversaire de l'officialisation de tamazight dans la Constitution algérienne, notamment une exposition de livres retraçant le processus de développement de la langue amazighe ainsi que l'organisation d'une conférence-débat sous le thème "Constitutionnalisation de tamazight, consolidation de l'identité nationale et de la culture algérienne". La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de nombreux invités dont le recteur de l'université Mouloud-Mammeri, Ahmed Tessa, le P/APC de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, de Khaled Guermah, le père du regretté premier martyr du printemps noir, Massinissa, des enfants du défunt Imache Amar, membre fondateur de l'Etoile nord-africaine qui aura justement droit à un grand hommage, aujourd'hui, à Béni Douala. S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, a affirmé que "la constitutionnalisation de tamazight en tant que langue nationale et officielle ne fait que consolider l'identité nationale et la culture algérienne. Je tiens avant toute chose à rendre hommage à toutes les femmes et à tous les hommes qui ont œuvré pour la pérennité de notre culture en permettant ce passage de la culture orale à la culture écrite". De son côté, Ouahab Aït Menguellet, P/APC de Tizi Ouzou, et fils du chahid M'barek Aït-Menguellet, grande figure du nationalisme algérien, rappellera qu'"avant d'arriver à cette étape, il y a eu mort d'hommes, des assassinats et des crimes. Il y a eu aussi des martyrs qui ont pour noms Amar Ould Hamouda, M'barek Aït Menguellet, Mohand Amokrane Ath-Vouadha, Mohand-Amokrane Khelifati... Leur combat n'a pas été vain et nous sommes fiers de commémorer aujourd'hui cette journée historique et d'appartenir à ce pays dont nous défendons la légitimité qui est l'algérianité". Le recteur de l'université Mouloud-Mammeri Ahmed Tessa, réitérera, quant à lui, son engagement à mobiliser l'ensemble des acteurs autour de la promotion de la langue et de la culture amazighes. "Nous avons soumis un projet qui consiste à ériger le département amazigh de Tizi Ouzou en institut national supérieur pour devenir, par la suite, une faculté des langues et cultures amazighes. Le projet a été validé par mes prédécesseurs et nous sommes en train de mettre les moyens matériels et humains nécessaires pour sa concrétisation", dira-t-il. Si sur le plan officiel, des avancées ont été réalisées et que le statut juridique de la langue amazighe a connu une évolution significative, des enseignants universitaires estiment, de leur côté, qu'un long travail reste à faire et nécessite surtout l'ouverture d'un centre de recherche. "Nous assistons à une avancée symbolique qui a apporté des changements au niveau des attitudes notamment chez les acteurs politiques qui s'expriment parfois, et sans complexe, en berbère. Sinon, la première étape, à savoir l'académie ou du moins un centre de recherche, n'a pas vu le jour. On peut dire que l'Etat n'a pas encore dégagé les moyens nécessaires pour la promotion de tamazight", relèvera Takfarinas Naït Chabane, enseignant au département amazigh de l'université Mouloud-Mammeri que nous avons approché lors de cette cérémonie. K. Tighilt