Pour réduire l'incidence des cancers féminins, à savoir les cancers du sein, de l'ovaire, du col de l'utérus et des cancers colorectaux chez la femme algérienne et la femme maghrébine vivant en Italie, le registre du cancer de la wilaya de Sétif, l'association Ennour de lutte contre le cancer et le Centre di fiferimento oncologico (CRO) de l'Institut national du cancer d'Aviano ont lancé dernièrement une application "PrevCan". "Pris en charge par la région Friuli Venezia Giulia (FVG), le projet de prévention a pour objectif la réduction de l'incidence des cancers chez la femme." "Prev Can est déjà sur Android", nous dira le Pr Hamdi Chérif, directeur du registre du cancer de Sétif et président de l'association Ennour. Et d'ajouter : "Les contenus de ces supports d'information sont adaptés à la culture de la femme algérienne et maghrébine et présentés sous forme de dessins animés commentés en trois langues : le français, l'arabe et l'italien." En effet, selon le Pr Hamdi Chérif, initiateur du registre du cancer de Sétif en 1986 et du registre national et qui fait de la lutte contre le cancer une priorité, outre l'aspect de prise en charge médicale des cancéreux, le plan national de lutte contre le cancer prévoit une stratégie d'information sur les facteurs de risque liés aux principales tumeurs de la femme et qui sont adaptés à partir du code européen et universel de prévention. "Mes confrères, le Dr Diego Serraino, le Dr Ettore Bidoli en Italie et moi-même avons choisi d'utiliser des moyens de sensibilisation efficaces et adaptés, en occupant le champ des réseaux sociaux. Cela a eu un impact très important sur les comportements à risque des femmes du Maghreb, sur l'incidence du cancer et, par conséquent, sur ses coûts. Le nombre de ‘vues' de l'application a atteint, en quelques jours, plus de 6 000. C'est plus pertinent que l'organisation d'une dizaine de congrès", dira le Pr Hamdi Chérif à Liberté. Notre interlocuteur qui, faut-il le rappeler, a réussi à institutionnaliser le registre national du cancer en Algérie, l'un des meilleurs au monde car il couvre 82% de la population en Algérie avec 52% des registres validés, a tenu à préciser que le Centro di fiferimento oncologico de l'Institut national du cancer d'Aviano a beaucoup contribué à l'amélioration du registre du cancer de Sétif. Ils ont beaucoup aidé aussi pour la publication de l'Atlas du cancer et de publications internationales de haut niveau. Il est aussi attendu la publication, en fin d'année, des résultats d'une étude de cas témoins, débutée en 2012. Il sera question de mettre la lumière sur les facteurs de risque des cancers les plus importants dans la wilaya de Sétif durant cinq années. "Nous allons profiter de l'expérience italienne car les cancers en Algérie, comme dans les autres pays riverains de la Méditerranée, deviennent, sur le plan épidémiologique, semblables à ceux enregistrés en Italie au début des années 1990. La prévention primaire de ces cancers chez les femmes menée dans les campagnes italiennes sont potentiellement adaptables à la population algérienne, notamment pour le cancer du sein qui est considéré comme un problème majeur en Algérie, en particulier chez les femmes âgées de moins de 40 ans, qui représente 44% de l'ensemble des tumeurs", explique le Pr Hamdi Chérif. F. SENOUSSAOUI