Pour que nul n'oublie le parcours d'Amar Imache et son apport dans le fondement de l'unité nationale algérienne, le village Ath Mesbah dans la daïra de Béni Douala à Tizi Ouzou et l'association du même village, en collaboration avec la Direction de la culture de wilaya et les autorités locales, ont rendu, hier, un vibrant hommage au pionnier du nationalisme algérien et l'un des fondateurs de l'Etoile nord-africaine (ENA), Amar Imache, décédé le 7 février 1960. L'hommage rendu à cette figure emblématique et intellectuelle du mouvement national a débuté par un véritable pèlerinage au village Ath Mesbah et le dépôt d'une gerbe de fleurs au monument des chouhada puis sur sa tombe au cimetière Ikhef-Ougmoune. Pour Mohamed Imache, fils et digne héritier d'Amar Imache : "Nous célébrons aujourd'hui le 57e anniversaire du décès de mon père. Une date qu'on célèbre chaque année et à travers laquelle nous nous remémorons son parcours et son apport pour l'indépendance de l'Algérie, notamment à travers la création de l'Etoile nord-africaine en 1926. Il avait fait un travail de conscientisation et de sensibilisation pour l'indépendance du pays. Nous évoquons aussi son parcours littéraire. Il a écrit beaucoup de brochures dont certaines constituaient même des projections sur tout ce que nous vivons aujourd'hui." De son côté, Ouali Aït Ahmed, ancien officier de l'ALN, membre de l'ONM de Tizi Ouzou et président de l'association Tagrawla, apportera un témoignage poignant sur Amar Imache en affirmant qu'"il était de ceux qui ont su tirer la leçon de l'histoire concernant l'unité nationale. Il était parmi les 22 fondateurs de l'Etoile nord-africaine et l'un de ses animateurs les plus actifs. C'était quelqu'un qui s'est intéressé à l'histoire du pays et qui s'est investi totalement pour l'Indépendance. Il était même l'un des concepteurs de l'emblème national et avait présidé la commission chargée de concevoir le drapeau en 1934. Il était aussi le premier à tenir tête à Messali Hadj et à s'opposer à ses activités, car il avait compris que Messali essayait d'entraver l'activité du parti". Pour notre interlocuteur, "Amar Imache avait une claire conscience du combat à mener contre le colonialisme. Il a continué à militer malgré sa maladie. Se sentant gravement malade, il avait décidé de rentrer en Algérie. À la veille de son retour, il avait adressé une lettre d'adieu aux Algériens de l'émigration et leur avait demandé de préserver l'unité nationale et servir surtout l'intérêt du pays". Par ailleurs, il est à souligner que cet hommage visait, selon la déclaration de la directrice de la culture de wilaya, Nabila Goumeziane, "à faire découvrir ce personnage symbolique à la jeune génération. Amar Imache était l'intellectuel du mouvement national et il a marqué l'histoire de notre pays par son parcours, ses écrits et sa sagesse, car il était acharné pour l'indépendance du pays". Il est à rappeler que le programme de cette manifestation était aussi marqué par des expositions de documents historiques, la projection d'un film documentaire sur le parcours d'Imache Amar ainsi que des conférences-débats ayant pour thèmes "Imache et Abane, mêmes perspectives", animé par Aït Ahmed Ouali, "Imache Amar, l'intellectuel du mouvement national" par Gacem Mokrane, historien et "Imache Amar, l'intellectuel indépendantiste" par l'écrivain Rachid Oulebsir. K. Tighilt