Des laboratoires nationaux et étrangers ont abouti à la même conclusion : les sachets noirs sont cancérigènes. Une réglementation plus rigoureuse entrera en vigueur le mois prochain. Le sachet en plastique tel qu'il est commercialisé actuellement (notamment de couleur noire) présente un réel danger pour la santé. La couleur noire à elle seule présente, inéluctablement, un caractère cancérigène. Mais le danger ne s'arrête pas là. La fabrication du sachet (sa composition, couleur et encre d'imprimerie) se révèle être, aussi, un véritable problème sur la santé du citoyen, particulièrement pour les femmes enceintes, enfants ou personnes âgées. Le constat est établi par des laboratoires nationaux et étrangers. C'est du moins ce qui est indiqué par le département de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement qui, faut-il le rappeler, est à l'origine de cette initiative. Le ministère lance de ce fait une vaste campagne d'information pour aviser qu'une nouvelle réglementation, plutôt cœrcitive, entrera en vigueur à partir du 2 avril prochain. Cette opération intervient conformément aux articles 08, 09,10 et11 de la loi relative au contrôle, à la gestion et à l'élimination des déchets comme précisé dans le Journal Officiel. “La réutilisation d'emballages des produits chimiques pour contenir directement des produits alimentaires est interdite. Cette interdiction doit être obligatoirement indiquée sur les emballages de produits, par des signaux apparents avertissant des risques menaçant la santé des personnes, du fait de la réutilisation de ces emballages pour le stockage de produits alimentaires” ou encore “l'utilisation des produits recyclés susceptibles de créer des risques pour les personnes dans la fabrication d'emballages destinés à contenir directement des produits alimentaires ou des objets destinés à être manipulés par les enfants est interdite”. Autrement dit, il n'est pas question d'interdire la fabrication ou l'importation des sacs en plastique. Il n'est pas prévu, non plus, d'éliminer l'existence du sachet noir destiné à usage autre que celui en contact avec les denrées alimentaires. Il serait plus judicieux, donc, de parler de réglementation et de normalisation puisque qu'il est désormais demandé aux producteurs ou importateurs des preuves de conformité (attestation) qui passera ensuite par les laboratoires. À ce titre, le département de Chérif Rahmani précise que les sacs plastiques destinés au contact alimentaire “doivent être fabriqués à partir de matières premières vierges, non recyclées, non régénérées et non déclassées”. Concernant les produits transformés, il est désormais interdit tout traitement par irradiation ou ionisation, les rajouts de pigments en vue d'augmenter l'opacité du sac en plastique, à l'exception du dioxyde de titane (donne la couleur blanche). À éliminer aussi la présence de substances à base de métaux lourds dans les encres utilisées pour l'impression sur les sacs. Le ministère de l'Environnement exigera, par ailleurs, l'imposition du marquage sur les sachets comportant impérativement coordonnées et traçabilité de façon à identifier avec précision le fabriquant et situer, ainsi, les responsabilités en cas de problème. L'opportunité aussi pour mettre hors course les “indus producteurs” qui concurrençaient les 276 entreprises d'emballage en plastique parmi lesquelles figure en bonne place pas moins de 150 producteurs de sacs en plastique. N. S.