L'idée est louable en soi : donner un dollar pour la cause amazighe. Le Théâtre du renouveau amazigh (TRA) établi à Ottawa (Canada) a décidé de verser, dorénavant, un dollar à l'enseignement de tamazight sur chaque billet vendu lors de ses représentations. La première opération sera concrétisée samedi 18 février à l'occasion de la représentation de sa nouvelle pièce théâtrale, Abbuh.com, écrite par Arab Sekhi. Cette nouvelle production complète la trilogie du TRA qui compte déjà à son actif deux œuvres qui sont d'égale valeur : Tidak n Nna Fa (les histoires de Nna Fa), qui raconte les pérégrinations d'une vieille femme qui se confie à son médecin, et Ass n unejmuâ (le jour de l'assemblée) qui pose le contraste sur les valeurs villageoises qui se perdent dans ce monde de la globalisation et des autoroutes de la communication. Le TRA souhaite que les organisations et associations culturelles amazighes adoptent la même démarche de soutien à tamazight qui, une année après son officialisation par l'Etat, a encore besoin du mécénat et du soutien de ses locuteurs. "Nous avons contacté certains animateurs du mouvement associatif à Montréal sur le sujet, les échos sont favorables. D'autres organisations pourraient nous emboîter le pas", soutient Mourad Mohand-Saïd, manager du TRA. La fondation Tiregwa, dont la raison d'être est la promotion de la langue et culture amazighes, voit d'un bon œil une telle initiative ; elle qui a déjà versé 500 dollars au profit de l'école de l'enseignement de tamazight Inas. L'établissement communautaire dispense des cours de langue amazighe aux enfants et aux adultes depuis 2009. La boîte spécialisée dans l'événementiel, TOM Production, qui organise une soirée artistique avec Aldjia et Ali Ferhati, samedi 25 février à la salle Le Château à Montréal, a décidé de verser un dollar sur chaque billet vendu au profit de l'école Inas. Cette initiative a suscité un courant de sympathie dans la communauté. Les artistes, qui participent au spectacle de ce samedi, applaudissent également l'initiative. "C'est une bonne chose", affirme la chanteuse Aldjia. Celle qui a fait ses premiers pas dans la chanson kabyle avec le groupe mythique Djurdjura, avant de réaliser des duos d'anthologie avec Aït Meslayene et Fahem, encourage le mouvement associatif amazigh de France à faire de même. Par ailleurs, l'école Inas organise samedi prochain, à l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, une conférence-débat avec le Dr Madjid Yesli sous le thème générique "Les mots sans les maux, langue maternelle et bilinguisme". Y. A.