L'association Amitié Québec-Kabylie a lancé à cette occasion une pétition pour demander à la ville de Laval de baptiser une rue ou une allée de parc du nom de la Kabylie. Bien qu'adoptée depuis quelques années déjà, la tradition ne veut pas se démoder, la communauté berbère, notamment kabyle, établie au Canada célèbre Yennayer, le jour de l'an amazigh. Avec peut-être moins de faste et de flonflons. Cette année, comme à l'accoutumée, le mouvement associatif est au rendez-vous. L'école d'enseignement du tamazight Ines organise, comme chaque année à pareille période, une soirée artistique avec le groupe Berbanya, toujours impliqué sur la scène artistique montréalaise. Les invités d'Ines seront conviés à un couscous végétarien, un plat qui est très couru outre-Atlantique. Les élèves de cet établissement communautaire égayeront le public de quelques morceaux musicaux et des chansons de chorale. Les fonds amassés lors de cette soirée seront versés entièrement à l'enseignement de la langue amazighe. C'est pratiquement le même programme, à une exception près, que le Centre amazigh de Montréal (CAM) et l'Association culturelle amazighe d'Ottawa-Hull (ACAOH) ont arrêté pour célébrer Yennayer. Ainsi, le CAM prévoit organiser son activité le 14 janvier, alors que l'ACAOH compte marquer l'événement le week-end d'après, soit le 21 janvier, en recréant l'ambiance familiale de Imensi n Yennayer, le réveillon berbère, dans la capitale fédérale. Bien entendu, les organisateurs assurent qu'il y aura de la belle musique avec des artistes qui se font un devoir de répondre présent chaque fois qu'ils sont sollicités par la communauté. Pour sa part, la fondation Tiregwa recueille les derniers manuscrits de participation à la quatrième édition du concours de nouvelles en tamazight. Trois œuvres seront récompensées avec des prix allant de 300 à 800 dollars. Les résultats seront dévoilés le 20 avril 2017. La date limite pour le dépôt des dossiers au concours qui porte le nom de Belaïd Aït Ali est le 12 janvier 2017. Pour sa part, l'association Amitié Québec-Kabylie a lancé à cette occasion une pétition pour demander à la ville de Laval de baptiser une rue ou une allée de parc du nom de la Kabylie. Plusieurs artères de cette ville du nord de Montréal portent des noms de villes ou régions étrangères, comme Barcelone, Bourgogne. Le Théâtre du renouveau amazigh (TRA) sera, lui, de retour en février avec la dernière création d'Arab Sekhi, Abbuh.com, une satire qui interpelle sur la perte de valeurs de la vie villageoise en Kabylie. Par ailleurs, un gala artistique sera animé le 25 février par les artistes Ali Ferhati et Aldjia. Comme on peut le constater, le dynamisme de la communauté dépasse largement le cadre de Yennayer, une fête qui s'invite également dans les foyers des membres de la communauté berbère où le couscous se fait roi avec l'inévitable ayazid (poulet). Mais Yennayer, ce n'est pas seulement un moment festif et convivial. C'est aussi l'occasion d'appeler à une réhabilitation d'un repère identitaire et culturel surgi des entrailles de l'histoire et de Tamazgha et que les ostracismes n'ont pas réussi à effacer de la mémoire collective. D'où les voix, de plus en plus nombreuses, qui appellent à l'officialisation de Yennayer en tant que fête nationale. Y. A.