Mettant en garde Donald Trump sur l'importance du rôle de l'OTAN, Angela Merkel souligne également que la Russie et l'Occident ont des intérêts communs dans la lutte antiterroriste. Sur l'épineuse question sécuritaire, la chancelière allemande a prôné, lors de la deuxième journée de la Conférence sur la sécurité de Munich, une politique du juste milieu. Tout en estimant que la Russie et l'Occident ont des intérêts communs dans la lutte contre le terrorisme international, Angela Merkel insiste auprès de Donald Trump sur l'importance du rôle de l'OTAN dans ce domaine. Elle a ainsi appelé les Etats-Unis à ne pas menacer la cohésion européenne et à se méfier de la Russie, tout en ne négligeant point la coopération sécuritaire avec Moscou. "Il est important pour moi de poursuivre la mise en œuvre de l'Acte fondateur sur les relations entre l'Otan et la Russie, de continuer le travail du Conseil Russie-Otan et la lutte commune contre le terrorisme islamique", a déclaré Angela Merkel dans son intervention. "Nous avons les mêmes intérêts en la matière et nous pouvons agir ensemble sur cette question", a-t-elle notamment indiqué, tout en soulignant qu'"il est indispensable de ne pas renoncer à l'Acte fondateur sur les relations entre l'Otan et la Russie même en tenant compte de ces temps difficiles". Pour rappel, le président américain Donald Trump s'était montré très critique envers l'Alliance de l'Atlantique-Nord pendant sa campagne électorale. Cherchant visiblement à faire passer un message en direction de Washington, Angela Merkel n'a pas hésité à reconnaître : "Je veux dire ouvertement que seuls, les Européens ne peuvent pas arriver au bout du combat contre le terrorisme islamiste, nous avons besoin de la puissance des Etats-Unis." Poursuivant dans le même ordre d'idées, Berlin a affirmé par la voix de sa ministre allemande de la Défense, Ursula van der Leyen : "Nos amis américains savent que leur ton vis-à-vis de l'Europe et de l'Otan a un effet direct sur la cohésion de l'Europe. Une UE stable est dans l'intérêt américain." Donnant l'impression d'accepter la demande américaine de voir l'Europe faire plus au sein de l'Otan pour assurer sa sécurité, la ministre allemande exige que Washington ne traite pas Moscou et l'Europe sur un pied d'égalité. "Il ne peut y avoir d'équidistance entre la confiance accordée à un allié et envers ceux qui remettent en question nos valeurs, nos frontières et le droit international", a-t-elle dit. En réaction à ces appels du pied de Berlin, le vice-président américain a assuré hier que son pays restait "le plus grand allié" de l'Europe. Un engagement "inébranlable", a-t-il précisé pour, apparemment, rassurer des Européens désorientés par le nouveau locataire de la Maison-Blanche. "Le président m'a demandé d'être ici aujourd'hui (...) pour transmettre le message que les Etats-Unis soutiennent fermement l'Otan et que nous serons inébranlables dans notre engagement envers l'Alliance atlantique", a souligné Mike Pence. "Nous serons toujours votre plus grand allié", a-t-il assuré, rappelant au passage les valeurs communes de "démocratie, justice, Etat de droit" partagées par les Occidentaux. Reste à savoir maintenant si Donald Trump s'en tiendra à ses engagements, lui qui s'est distingué en soufflant le chaud et le froid, quant aux futures relations américaines avec l'Europe et Moscou. Merzak Tigrine