Le harcèlement en Algérie dont les principales victimes en sont les femmes est une réalité que personne ne peut nier. La société algérienne, a subit des transformations sociales, économique, et culturelles très importantes : l'exode rural, l'émancipation de la femme sont des facteurs qui ont beaucoup influé sur le comportement des jeunes, vis-à-vis des normes sociales et surtout vis-à-vis des femmes. L'espace public autrefois réservé à la gent masculine est maintenant envahi par des femmes. Les jeunes qui n'ont pu s'adapter à cette nouvelle donne ont une réaction agressive à l'égard des jeunes filles que ce soit dans la rue, dans le monde du travail ou à l'université. Une femme harcelée n'ose pas déposer plainte par peur des représailles et n'ose pas raconter à ses parents et sa famille par crainte d'être vue comme responsable par rapport à ses tenues vestimentaires et sa coquetterie !! Ces jeunes filles embêtées par des regards inquisiteurs, des mots déplacés et même des attouchements vulgaires partout où elles se trouvent en plein jour au vu et au su de tout le monde sans que personne ne réagisse. La femme souffre en silence et en solitaire. Ce comportement est puni par la loi dans son article.333.bis.2 qui stipule que : « Est puni d'un emprisonnement de deux à six mois et d'une amende de 20 000 DA à 100 000 DA ou d'une de ces deux peines quiconque importune une femme, dans un lieu public par tout acte ; geste ou parole portant atteinte à sa pudeur ». Mais cette loi est-elle réellement appliquée sinon quand est ce qu'elle le sera ? T. lydia jeune étudiante témoigne : « c'était un samedi une journée ensoleillée, à l'arrêt du bus deux jeunes garçons en compagnie de deux jeunes filles nous ont apostrophés. Nous avons reculé d'un pas pour nous mettre à coté d'un en guise de sécurité. Ce dernier n'a pas bronché ce qui les a encouragé l'un d'eux m'a tenu des propos blessants ; d'un temps menaçant une des deux filles m'avertit qu'on aura l'occasion de se revoir. Une peur bleu s'empare de nous surtout on les voyants se dirigé vers le bus heureusement que le receveur refusa de les faire monter par manque de places assises, l'autre couple continuait a lancé des coups de phare. Ce jour-là j'ai compris que aucune jeune fille n'est à l'abri d'un danger permanent ». Selon le réseau national des centres d'écoute, le nombre de femmes violentées qui se sont adressées au réseau BALSAM sont de 828 femmes en 2011. Les femmes habitant les grandes villes arrivent à avouer ce qu'elles ont subi alors que dans les villes de l'intérieur les femmes souffrent en silence vu le caractère conservateur de ces sociétés. En effet à Alger, Constantine, Oran, le nombre de femmes violentées s'élèvent, respectivement à 340, 144,122 cependant Tebessa, Djelfa et Mila le nombre est de 34, 19,4. Une étude psychosociologique devrait être engagée pour comprendre et déterminer les causes et les raisons d'un comportement étrange à notre société et qui gangrène la vie des femmes. Selsabila DJEGHAR (Soleil HEC/Rédaction Numérique de "Liberté")