La Fédération algérienne pour la protection du consommateur (Fapc) a mis en garde les Algériens contre les nouvelles formes d'arnaques qui se profilent sur Internet. Les consommateurs algériens ne connaissent pas leurs droits. Du moins, pour la moitié d'entre eux. En effet, ils sont plus de 50% de clients à avoir perdu leurs droits à la réparation, alors que le taux de maîtrise en termes d'indemnisation ne dépasse pas les 10%. La Fédération algérienne pour la protection du consommateur (Fapc), invitée, hier, du Forum de DK News, a interpellé le gouvernement "pour imposer des mécanismes répressifs et exiger des commerçants la réparation immédiate et conformément au contrat d'achat et aux factures délivrées du client". Le président de la Fapc, Zaki Hariz, a révélé que chaque association de consommateurs reçoit une moyenne annuelle de 20 plaintes, soit un total moyen de 900 plaintes pour l'ensemble des associations composant la fédération. Ce faible taux de requêtes renseigne sur le manque dans la prise de conscience du client algérien et du modèle environnemental et juridique, dans lequel il évolue. Selon les observations de la Fapc, qui, par ailleurs, réunit 35 associations, 70% des plaintes sont réglées à l'amiable, 20% sont portées devant les tribunaux, alors que 10% ne connaissent aucune suite. Aussi, révèle le conférencier, le consommateur algérien subit de graves arnaques sur le prix, la qualité, la livraison et le service après-vente. Près de 80% des clients sont en manque d'information, notamment ceux qui transitent par des sites de vente par Internet. "Ces sites exercent dans l'informel, car ils ne sont pas agréés pour garantir la transaction sur le produit. Il n'y a aucune sécurité", a indiqué Hassan Nouar, membre de la fédération. Bien plus, seulement 30% de clients recèlent une culture de consommation. Selon les données de la Fapc, seulement 25% d'Algériens bénéficient du modèle numérique. "Nous sommes à l'ère primaire. La culture du courrier électronique est plus développée chez le citoyen que chez notre administration. Concernant la consommation, le département de la Poste et des TIC veut passer au m-paiement (paiement par mobile, ndlr), alors que le processus du e-paiement n'est pas encore développé. Beaucoup de banques ne sont pas connectées à internet et n'arrivent pas à suivre", explique M. Nouar. Il révélera que la Fapc a saisi, il y a deux ans, le ministère de la Poste et des TIC pour imposer à Algérie Télécom de réparer ses clients en cas de coupures de l'internet. "Notre courrier est resté lettre morte. Nous avons adressé des dizaines de courriers dans ce sens aux différents ministères. En vain", ajoute M. Hariz. Citant les secteurs les plus touchés par l'arnaque, M. Nouar dira que la santé, l'école, l'immobilier, l'automobile et l'électroménager dominent la tendance. Il citera, entre autres, la formule du logement LPP. "Le promoteur a vendu des appartements sans contrat. Les souscripteurs ont eu droit à un simple reçu. Le collectif d'avocats n'a trouvé aucune faille, car il y a un vide juridique." De son côté, le directeur exécutif de la Fapc, Mohamed Toumi, a mis l'accent sur les modèles des cartes numériques développés en Algérie et la protection du consommateur. "On est loin du compte. L'ère numérique sera très difficile pour le consommateur algérien. On va faire des propositions concrètes, comme à l'accoutumée, aux pouvoirs publics, car on s'achemine droit vers d'autres formes d'arnaque", avertira encore M. Toumi. FARID BELGACEM