Le Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection du consommateur de la wilaya d'Alger, a reconnu au Forum d'El Moudjahid que « beaucoup de plaintes relatives à la protection du consommateur ont été enregistrées depuis notre agrément en septembre 2011 ».Ce chiffre aurait pu être encore plus important si l'association n'était pas confrontée, selon lui, à l'absence de siège et bureaux et surtout à l'inactivation du numéro que « l'Autorité de régulation des postes et télécommunication nous a déjà accordé ». Il semble que l'opérateur public Mobilis a promis « une activation de ce numéro à partir du 20 mars », soit le jour du début des travaux du 13e congrès des associations des consommateurs arabes qu'accueillera la ville d'Oran. Le Dr Zebdi cite parmi les secteurs touchés par ces plaintes de citoyens des irrégularités, clauses abusives, arnaques, surtout l'automobile, l'Internet, la téléphonie mobile .Heureusement, dit-il, que « la plupart de ces litiges ont été réglés à l'amiable ». « Jusqu'à hier, seules trois affaires sont en instance », ajoute M. Zebdi qui précise qu'un concessionnaire automobile a dû accepter de dédommager un client par remise de chèque ». Pour rappel, l'Algérie accueille du 20 au 22 mars le 13e congrès sur la protection du consommateur en présence de 14 pays, certains n'ayant pas d'associations dans ce domaine et il est prévu, conformément à la recommandation du 12e congrès tenu à Mascate (Oman) en 2010 « d'inculquer dans ces pays une culture de la consommation », nous explique Zaki Hariz, président de la Fédération des associations de consommateurs (FAPC) organisatrice de l'événement en collaboration avec le ministère du Commerce.Le 13 e congrès coïncide avec la Journée mondiale de protection du consommateur (15 mars) qui a retenu le thème de la vulgarisation des droits du consommateur plus exactement dans le domaine bancaire, avec les transferts de fonds qui sont « vraiment coûteux », selon M. Hariz.Les 35 associations algériennes qui prendront part aux travaux et ateliers, en présence d'experts algériens et français, essaieront de faire la promotion des droits des consommateurs identifiés et qui « ne sont pas concrétisés sur le terrain ». « Il est important aujourd'hui pour nous de bâtir une culture de la consommation saine et rationnelle », estime le président de la FAPC.Et à propos du droit à la protection du consommateur en Algérie contre certaines pratiques, les associations des consommateurs ont décidé d'installer un stand lors du Salon de l'automobile pour « informer les citoyens, désirant acquérir un véhicule, sur leurs droits ». A cette occasion, 10.000 dépliants ont été préparés par l'association d'Alger, une structure qui promet d'être plus active car « 80% des produits destinés à la consommation transitent par son territoire ». Réagissant à des questions de journalistes, M. Zebdi a refusé de prendre pour argent comptant certaines déclarations sur la toxicité de produits étrangers comme Coca Cola, aux Etats-Unis même, disant qu'elles ne sont pour le moment que « de simples suspicions » qui appellent à la prudence. Il a reconnu, en revanche, que la hausse des prix de certains produits est une préoccupation légitime des citoyens qui nécessitera probablement les jours à venir « le passage aux appels au boycott » au cas où la situation persiste. Les associations de protection des consommateurs en Algérie ont besoin de « gagner leur crédibilité auprès des citoyens d'abord », a-t-il conclu.