La wilaya de Guelma, qui est à vocation agricole avec ses cultures céréalières, industrielles, maraîchères et fruitières, possède d'indéniables richesses naturelles qui lui permettent de contribuer à son développement économique, et ce, en attirant des visiteurs et des curistes aussi bien nationaux qu'étrangers. Couvrant une superficie de 4 101 km2, abritant plus de 480 000 habitants, cette wilaya du nord-est du pays est située dans un carrefour stratégique qui dessert six wilayas. La proximité des aéroports Rabah-Bitat d'Annaba et Mohamed-Boudiaf de Constantine et celle des ports de Skikda et Annaba lui permettent d'être accessible pour les touristes étrangers et les émigrés en quête de vacances de qualité en Algérie. Recelant un théâtre romain intra-muros de 4 500 places, des vestiges romains à Thibilis (Sellaoua-Announa), une nécropole et des dolmens à Roknia, des forêts luxuriantes dans les monts de Houara, Béni Salah, Maouna, Houara, Debagh et Mermoura qui gagneraient à être mises en valeur par des investisseurs, la wilaya de Guelma possède d'importantes sources thermales à Hammam Chellala, Aïn Ben Nadji, Aïn Chekfa, Aïn Cherlakha, Hammam Ouled Ali, Hammam N'baïls, Belhachani et Guerfa qui attirent quotidiennement des milliers de curistes. Hammam Debagh (ex-Hammam Meskhoutine), une commune distante d'une vingtaine de kilomètres de Guelma, en contre-bas de la RN20 reliant Guelma à Constantine, abrite le complexe thermal Chellala, géré par un organisme public, et qui dispose de 700 lits inclus dans un hôtel touristique et 220 bungalows meublés et équipés de toutes les commodités. Ravissante localité touristique, Hammam Debagh est prisée pour ses eaux thermales curatives et thérapeutiques qui jaillissent des entrailles de la terre à une température avoisinant les 97°C ! D'aucuns sont fascinés par sa merveilleuse cascade, et ils saisissent cette opportunité pour immortaliser des scènes mémorables avec des caméras, d'appareils photographiques, de téléphones portables. Quotidiennement, des milliers de curistes débarquent par bus, fourgonnettes aménagées, taxis et véhicules particuliers pour prendre un bain thermal dans les trois centaines de cabines individuelles, qui ne désemplissent pas à longueur de journée, ou bénéficier d'une séance curative dispensée par des professionnels, et ce, pour diverses affections (arthrite, rhumatisme, affections respiratoires, cutanées, gynécologiques ). Cet établissement thermal dispense des cures de trois semaines à des patients issus de toutes les régions du territoire national, des assurés sociaux pris en charge par la Cnas, la Casnos, les œuvres sociales de nombreux organismes et qui, outre les soins, sont totalement pris en charge. Ces derniers disposent de toutes les commodités, de loisirs et d'un cadre de vie sain pour leur garantir un séjour agréable. Les touristes arpentent les lieux, pique-niquent sur le gazon, font cuire des œufs à la coque en quelques minutes dans l'eau bouillante qui serpente les rigoles et les rochers, déjeunent dans des restaurants modernes, des grill-rooms ou des pizzerias. Beaucoup prennent plaisir à découvrir le cortège nuptial statufié à cause d'une union incestueuse, et chacun s'échine à deviner dans les rochers les traits des époux maudits, du cadi, des témoins et des proches pétrifiés par la colère divine, selon une légende que les autochtones prennent plaisir à raconter aux curieux. Assis à la terrasse d'une cafétéria, un couple d'un âge avancé nous déclare : "Nous venons chaque année à Hammam Meskhoutine car c'est un endroit enchanteur où nous avons l'opportunité de nous détendre, de prendre chaque jour des bains thermaux réparateurs et surtout nous ressourcer. Nous sommes originaires de Ghardaïa et nous retrouvons des familles issues de Tizi Ouzou, Tiaret, Mascara et même d'Illizi avec lesquelles nous avons tissé des liens d'amitié." Une dame qui assistait à notre entretien poursuit : "Je suis retraitée de l'éducation nationale et c'est une collègue, habituée de la cure thermale à Hammam Debagh, qui m'a conseillé cette station. Je suis ravie de mon séjour que je partage avec mon époux, et nous effectuons la visite de ce site qui recèle des vestiges antiques, la fameuse cascade, les dolmens et particulièrement les lieux d'où jaillissent ces eaux thermales dont le bouillonnement est frappant !" Nécessaire réhabilitation des thermes À Hammam N'bails, chef-lieu de daïra, à une quarantaine de kilomètres de Guelma, les habitants de cette contrée enclavée réputée pour son relief montagneux, et particulièrement ceux résidant dans les mechtas éparses, disposent d'une ancienne station thermale gérée par la municipalité et qui abrite des chambres individuelles et une piscine pouvant accueillir de nombreuses personnes. À défaut de bains maures, la population se rend régulièrement dans ces thermes qui nécessitent une réhabilitation urgente car ils sont dans un état de dégradation avancée. En revanche, à Aïn-Larbi, commune à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, un investisseur a érigé une station thermale à Hammam Belhachani qui enregistre un engouement car les lieux sont fonctionnels et modernes. Et les anciens thermes ne sont plus fréquentés par les familles. Selon les responsables locaux, des promoteurs seraient intéressés par ce créneau porteur et Hammam Guerfa serait programmé pour bénéficier d'un projet d'intérêt général. À notre arrivée, nous avons remarqué la présence de quelques familles rurales qui ont quitté momentanément leurs mechtas pour s'offrir un bain thermal. Un sexagénaire nous confie : "Cette station thermale a accueilli des générations d'autochtones et ce patrimoine local nous est cher car faute de salles de bains dans nos maisons, nous prenons plaisir à y venir régulièrement pour nous décrasser et nous remettre en forme !". Hammam Ouled-Ali très prisé Nichée en contre-bas de la RN 80 Guelma-Skikda, à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, l'agglomération de Hammam Ouled Ali, relevant de la commune d' Héliopolis, est également accessible par des CW à partir de Nechmeya, Guelaât-Bou-Sbaâ et Héliopolis. Elle abrite deux complexes thermaux gérés par des privés, Baraka et Bouchahrine et c'est chez ce dernier que nous avons été reçus pour parachever notre reportage. Nous avons été séduits par le site enchanteur, le calme qui prévaut et la résidence Bouchahrine qui n'a rien à envier à celles d'Outre-Méditerranée. Edifiée en 1999 avec la réception d'un hammam, cette infrastructure touristique avait fait l'objet d'extensions successives afin de répondre aux normes internationales. Le directeur, Lazhar Boudouda, nous confie : "Notre clientèle dispose de 90 cabines individuelles pourvues de bassins où s'écoule l'eau thermale affichant une température de 57°C et de l'eau froide pour le bain et la cure. L'eau jaillissant des profondeurs de la terre est bicarbonatée calcique et elle répond à la thérapie des affections rhumatismales, dermatologiques, respiratoires et certaines affections gynécologiques. Un hôtel englobant 26 chambres (52 lits), et 64 bungalows types F2 et F3 d'une capacité de 244 lits, meublés et équipés de toutes les commodités, sont loués à des familles issues de l'ouest, du sud, du centre et de l'est du pays qui viennent chaque année et surtout en été pour un séjour chez nous. Nous mettons à leur disposition un restaurant servant 160 couverts, une cafétéria, deux piscines pour adultes et enfants, des boutiques, la télévision satellitaire, le wifi, un parking de 220 places, une salle de conférences de 300 places, une cafétéria et une pizzeria. Nous garantissons un cadre de vie agréable, le calme, la sécurité, un accueil personnalisé et une qualité des prestations de service assurés par 155 travailleurs, toutes structures confondues, déterminés à préserver cet acquis qui fait la fierté de notre région". Des familles venues d'Alger et de Tlemcen nous ont exprimé leur satisfaction de séjourner dans cette résidence. Lazhar Boudouda nous souligne que le propriétaire envisage de réaliser un autre hôtel R+7 de 88 chambres et 8 suites, une salle de conférences, un centre ultra-moderne de cure médicale où exerceront des professionnels de la santé. Hammam Ouled Ali est une destination privilégiée par les curistes issus de tous les horizons car d'aucuns apprécient la nature, le calme et ses alentours qui invitent à la rêverie, à la promenade et au farniente et c'est ce que nous confirmé une mère de famille de Biskra : "Depuis une dizaine d'années, nous nous offrons chaque mois de mars une cure d'une quinzaine de jours et des amis et des proches nous ont imités car nous sommes toujours satisfaits de nos séjours successifs". H. B.