Les travaux de l'assemblée générale de la CAF ont apporté une énorme déception pour l'Algérie, qui misait sur Mohamed Raouraoua pour un poste au sein de l'exécutif de l'instance qui gère le football africain. Les choses n'ont pas tourné en faveur du candidat algérien, qui a vécu un autre fiasco en l'espace de quelques jours. En effet, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Faouzi Lekjâa, et à la surprise générale, a sévèrement battu l'Algérien en remportant 41 voix contre seulement 7 pour l'ancien président de la FAF. L'homme fort du football algérien vient, ainsi, d'essuyer un deuxième revers après avoir décidé de ne pas se présenter pour un nouveau mandat à la FAF. Il se voit privé de son poste dans l'exécutif de la CAF, et le nouveau représentant de l'Afrique du Nord sera donc le Marocain Lekjâa. Une victoire sans appel dans cette zone, qui compte outre l'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie. Il est clair que Raouraoua a fini par payer son soutien à Issa Hayatou et que sa position a été pour beaucoup dans sa non-élection dans l'exécutif de la CAF. Mais il faut dire qu'une issue pareille était prévisible, surtout après tout ce qui s'est passé au sein du football algérien. Force est de reconnaître que Raouraoua a été lâché par la diplomatie algérienne, au moment où le Maroc a multiplié les rencontres avec les Africains pour les convaincre de voter pour son candidat. Sa politique de partenariat avec plusieurs pays africains a porté ses fruits et les responsables du pays voisin ont fait de ces élections une affaire d'Etat, surtout que le rival était un Algérien. Au même moment, nos responsables politiques étaient beaucoup plus engagés à "détruire" le seul représentant du pays dans les instances internationales. D'abord, on lui a montré qu'ils ne sont pas favorables pour qu'il poursuive sa mission. Il semble que certaines sphères du pouvoir n'ont pas apprécié la manière avec laquelle il a dirigé le football et les derniers résultats de l'équipe nationale au Mondial et en Coupe d'Afrique ont aggravé son cas pour précipiter son départ. Une campagne a été même orchestrée contre lui au lendemain de l'élimination des Verts dès le premier tour de la CAN 2017. Depuis, Raouraoua est devenu persona non grata. D'ailleurs, la sortie du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, lorsqu'il avait appelé Raouraoua à déposer sa démission, prouve que les jours de ce dernier étaient comptés. Il est certain que quand vous n'êtes pas soutenu par votre pays, il ne faut pas s'attendre à l'appui venu de l'étranger. Le nom de Raouraoua, qui a été associé au football national et africain depuis presque deux décennies, ne le sera, désormais, plus. Il ne siégera pas au sein de l'exécutif de la CAF, et la Fédération algérienne de football (FAF) connaîtra un nouveau président à l'occasion des élections qui se dérouleront le 20 mars. Ce dernier sera le 26e à diriger la FAF, mettant fin au règne de Raouraoua, qui a cumulé douze années à la tête de l'instance fédérale réparties en trois mandats. Seul feu Omar Kezzal avait presque fait mieux en revenant à 3 reprises à la tête de la FAF en l'espace de 20 années, mais n'ayant cumulé qu'environ 7 ans lors de ses trois passages. Pour sa part, Raouraoua a effectué trois mandats olympiques complets, le premier c'était lors de la période 2001-2005, avant de céder le témoin à Hamid Haddadj, qui avait présidé lors du mandat olympique 2005-2009. Il était revenu en 2009 pour enchaîner deux mandats pour quitter la FAF cette année. Un coup dur pour Raouraoua, qui a vécu des moments très difficiles depuis la piètre prestation de l'équipe nationale lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2017) au Gabon. Malik A.