Les derniers développements sécuritaires à Tripoli et à Benghazi sont un signal d'alarme que la communauté internationale et les pays voisins prennent très au sérieux. Bruxelles va accueillir prochainement une réunion quadripartite sur la Libye, a annoncé hier la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à l'issue d'une rencontre quadripartite initiée par la Ligue arabe, avec la participation d'un représentant de l'Union africaine et de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, Martin Kobler. "Bruxelles accueillera la prochaine réunion sur la Libye", a affirmé la ministre des Affaires étrangères et de la sécurité de l'UE, soulignant que "la crise libyenne est une priorité pour l'UE", lit-on sur les médias libyens. "Nous allons participer à tous les événements pour résoudre la crise libyenne, réunir les parties libyennes et nous travaillerons en faveur du rétablissement de la sécurité, ainsi que l'adoption de mesures d'aide médicale en Libye", a-t-elle ajouté. "Il a été alloué 120 millions d'euros pour la santé et la protection de la société civile en Libye. les Libyens ont souffert pendant une longue période en raison de la crise qui touche le pays", a encore estimé Mme Mogherini. C'est la première fois que l'Union européenne est conviée à participer à une réunion de la Ligue arabe sur la crise libyenne. Par ailleurs, l'envoyé spéciale du SG de l'ONU en Libye, Martin Kobler, dont le successeur n'a toujours pas été désigné, a estimé en marge de la réunion du Caire que la Libye a besoin en urgence d'une armée unifiée avec une direction unique et claire, sous commandement civil, a rapporté la presse libyenne. La réunion d'hier a été l'occasion pour les représentants de l'ONU, de l'Union européenne, de la Ligue arabe et de l'Union africaine, de réaffirmer leur soutien aux efforts du gouvernement d'union libyen (GNA), issu de l'accord onusien de Skhirat, le 17 décembre 2015. Ils ont aussi appelé à asseoir l'autorité du GNA à Tripoli, minée par de combats entre factions rivales. Cette réunion survient au lendemain de tirs contre des manifestants dans la capitale libyenne, qui protestaient contre la présence des milices et appelaient au rétablissement de l'autorité du GNA après plusieurs jours d'affrontements. Les manifestants ont aussi appelé l'armée dirigée par le controversé maréchal Khalifa Haftar à chasser les milices de la capitale, lors d'une manifestation à Maïdan al-Djazaïr (place d'Alger) au cœur de la capitale libyenne, où siège aussi le gouvernement parallèle dirigé par Khalifa al-Ghoweil. "Nous avons convenu d'appuyer (le GNA) dans ses efforts pour contrôler la situation sécuritaire dans la capitale, y compris la mise en application de l'accord de trêve", a déclaré Aboul Gheit, le secrétaire général de la Ligue arabe, lors d'un point de presse. De son côté, M. Kobler a jugé prématuré de lever l'embargo de l'ONU sur les armes en Libye. "Si vous avez une armée avec une chaîne de commandement nette, qui rend compte au commandement suprême de l'armée et au Conseil présidentiel (du GNA), alors des exemptions à l'embargo peuvent être envisagées". L'Egypte avait tenté d'organiser en vain en février une rencontre entre le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort des autorités de l'Est. Lyès Menacer/Agences