Abdelkader Messahel Alors que le maréchal Haftar a été victime d'une hémorragie cérébrale et évacué en Jordanie, le Comité de haut niveau va aborder les enjeux et les conditions réelles d'une solution inclusive. Le Comité de Haut niveau de l'Union africaine sur la Libye tient aujourd'hui une réunion à Addis-Abeba, en présence du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, qui y représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette réunion fait suite à celle de New York, en septembre, et «s'inscrit dans le cadre du suivi de l'évolution de la situation en Libye», tout en offrant l'opportunité de «passer en revue les efforts régionaux et internationaux déployés dans le cadre du règlement de la crise dans ce pays». Messahel qui «représentera également le chef de l'Etat au 2e Sommet extraordinaire de la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric), prévu demain dans la capitale éthiopienne et consacré à «l'examen du statut de la Caric, conformément aux recommandations adoptées lors du 26e Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement», aura l'occasion d'exposer les paramètres du conflit libyen, ainsi que les conclusions de la dernière réunion du Groupe des pays voisins. D'abord, il y a le fait que le gouvernement d'union nationale (GNA) conduit par Fayez al Sarraj peine à asseoir son autorité au-delà de la région de Tripoli, où prédominent les milices à majorité islamiste qui contrôlent l'aéroport de Tripoli. Ensuite, il y a cette opposition irréductible du Congrès général national (CGN), basé à Tobrouk et appuyé par l'armée libyenne que dirige le maréchal Khalifa Haftar, à une reconnaissance du GNA par le Parlement libyen, seule instance élue et donc constitutionnellement seule habilitée à légitimer l'exécutif d'al Sarraj. Or, les milices de Misrata refusent tout dialogue avec Tobrouk tant que le maréchal Haftar n'est pas «traduit devant leur tribunal», une chose d'autant plus inacceptable que l'ancien général d'El Gueddafi aurait été hospitalisé, voici quelques jours, en Jordanie, suite à une hémorragie cérébrale. Haftar bénéficie du soutien discret, mais actif de grandes puissances occidentales, de l'Egypte et des pays du Conseil consultatif du Golfe (CCG). Soutien qui le rend néanmoins encombrant pour trouver la clé du problème. Une clé qui dépend des milices islamistes de Misrata dont Fadjr Libya, depuis des mois en lutte contre les dernières poches de résistance de Daesh à Syrte dont on a annoncé la reprise totale à plusieurs reprises démentie dans les faits. Misrata exerce un pouvoir effectif sur le GNA dont les milices sont devenues le bras armé face aux troupes du CGN qu'elles refusent d'ailleurs d'intégrer pour composer une armée nationale capable de chasser Daesh et les autres groupes terroristes du sud du pays. Dans un tel contexte, la médiation algérienne, très active aussi bien dans le cadre de l'Union africaine que dans celui de l'ONU dont le représentant Martin Kobler a séjourné par deux fois à Alger depuis sa nomination à la tête de la Mission d'appui (Manul), poursuit ses efforts en vue de trouver une solution inclusive, conforme à la feuille de route adoptée en décembre 2015 par les participants libyens aux négociations d'Alger et de Genève, notamment. Solution qui, répète inlassablement l'Algérie, devra respecter l'intégrité et la souveraineté du peuple libyen, à l'exclusion de toute ingérence étrangère. Rappelons succinctement que l'accord politique de 2015, quelque peu alambiqué, comprend le maintien de la Chambre des Représentants à Tobrouk (Est de la Libye), la désignation d'un Haut Conseil d'Etat, la formation d'un gouvernement d'union nationale et l'organisation d'élections législatives dans un délai d'un an, conditions préalables à la fin de la situation qui prévaut encore aujourd'hui. De nombreux problèmes sont vite apparus, dès le début de 2016, aussi bien en ce qui concerne le désarmement des milices (Fadjr Libya), la répartition mutuellement acceptable des postes ministériels entre les pouvoirs de Tripoli et Tobrouk et le statut de Haftar considéré par Fadjr Libya comme un «traître». Tels sont les sujets qui seront examinés au cours de la réunion du Comité de Haut niveau pour la Libye à Addis-Abeba où l'Union africaine va s'efforcer, à la lumière des tout derniers évènements, de jouer sa partition singulière pour aboutir à cette solution consensuelle tant recherchée. Le Pentagone n'écarte pas d'autres frappes Les Etats-Unis sont prêts à mener d'autres frappes aériennes contre l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» en Libye, si le gouvernement d'union nationale libyen lui demandait un soutien dans ce sens. Peter Cook n'a pas confirmé l'information selon laquelle le Commandement militaire américain pour l'Afrique aurait donné l'ordre, fin octobre, d'arrêter la campagne de bombardements en Libye. Il a précisé que la situation pourrait ne pas exiger le maintien de ces bombardements. Samedi, la chaîne Fox News, citant de hauts responsables du Pentagone, a avancé que le groupe Daesh a été décimé à Syrte, ce qui a incité l'aviation américaine à cesser ses bombardements.