Après plus de cinq mois de blocage, les négociations pour la formation de la future majorité au Maroc ont finalement abouti, et le nouveau gouvernement, composé de six partis, devrait être formé très rapidement, a annoncé samedi soir le Premier ministre islamiste Saadeddine El-Othmani. Numéro deux du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui avait remporté les législatives d'octobre, M. El-Othmani, avait été nommé mi-mars par le roi Mohammed VI, après le limogeage du Premier ministre Abdelilah Benkirane, également patron du PJD. Il avait immédiatement entamé des négociations avec les principales formations politiques représentées au Parlement en vue de former un nouveau gouvernement de coalition et sortir de l'impasse. La nouvelle majorité comprendra le PJD, son allié du Parti du progrès et du socialisme (PPS, communiste), le Rassemblement national des indépendants (RNI, libéraux), le Mouvement populaire (MP), l'Union constitutionnelle (UC) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a déclaré au cours d'une conférence de presse M. El-Othmani. "Une commission sera formée dès dimanche pour se pencher sur la désignation des ministres et l'élaboration du programme gouvernemental", a ajouté M. El-Othmani à l'issue d'une rencontre avec les chefs de ces cinq formations. Le Premier ministre a finalement accepté la présence de l'USFP au sein de la future coalition, une question jusqu'alors au cœur du blocage des négociations. Cette participation, à laquelle s'opposait catégoriquement M. Benkirane, était exigée par le nouveau patron du RNI, Aziz Akhannouch, ministre sortant de l'Agriculture et l'une des plus grosses fortunes du continent. La nouvelle coalition s'appuiera sur 240 députés, sur les 395 du Parlement, où le PJD compte à lui seul 125 sièges, et la majorité en requiert 198. R. I./Agences