Fidèle à sa politique de la carotte et du bâton, la Maison-Blanche a d'abord assuré Israël de sa protection à l'ONU, par la voix de son ambassadrice, avant de la mettre en garde contre l'expansion "non contrôlée" de ses colonies, annoncée par Benjamin Netanyahu. Face aux critiques de la communauté internationale suite à l'approbation par l'Etat hébreux jeudi soir de la création d'une colonie en plein cœur de la Cisjordanie occupée, la première établie par un gouvernement israélien depuis plus 25 ans, l'administration Trump a tenté de calmer la situation en mettant en garde Israël contre l'expansion "non contrôlée" de ses colonies. Sans pour autant critiquer ouvertement la décision d'Israël, la Maison-Blanche estime que cela pourrait constituer un obstacle à la paix. "Le président Trump a, en public comme en privé, exprimé ses inquiétudes concernant les colonies", a ainsi indiqué un responsable de la Maison-Blanche sous le couvert de l'anonymat, avant d'ajouter que "si l'existence de colonies n'est pas en soit un obstacle à la paix, l'expansion non contrôlée de ces dernières n'aide pas à faire progresser la paix". Le responsable a par ailleurs souligné qu'au cours des semaines écoulées, des responsables américains et israéliens avaient eu des discussions centrées sur la façon "d'améliorer le climat général pour faire progresser les perspectives d'une paix véritable et durable" entre Israël et les Palestiniens. Dans ce contexte, la question des colonies a été abordée et a donné lieu à des discussions "sérieuses et constructives", a-t-il souligné, sans autres précisions. Toujours selon la même source, le gouvernement israélien a "clairement indiqué" sa volonté d'adopter, à l'avenir, une politique qui prenne en compte "les préoccupations du président". Ceci étant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé aux membres de son cabinet sécuritaire, selon le Times of Israël, dans la soirée de jeudi, qu'Israël réduira ses constructions dans les implantations de Cisjordanie pour montrer sa bonne volonté au président Donald Trump. Le bureau du Premier ministre a expliqué que toute construction future se limiterait aux frontières actuelles des implantations ou qu'elles leur seraient adjacentes. Toutefois, de nouvelles habitations pourront être construites aux abords des frontières des implantations, mais le plus proche possible, si elles ont été considérées comme légales et que les limitations sécuritaires ou topographiques ne permettent pas le respect de ces directives. Israël empêchera également la construction de tout nouvel avant-poste illégal, a indiqué Benjamin Netanyahu à ses ministres, selon la même source. "C'est une administration très amicale et nous devons prendre en considération les requêtes du président", a dit Netanyahu au cabinet chargé de la sécurité, selon le quotidien Haaretz, se référant aux déclarations de Trump qui avait fait part de son désir de voir limitées les constructions au sein des implantations. Rappelons que la décision du gouvernement israélien d'approuver la création d'une colonie en plein cœur de la Cisjordanie occupée a déclenché de vives critiques des Palestiniens et de la communauté internationale. Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a accusé Israël de continuer "à détruire les perspectives de paix" en poursuivant "le vol de terres et de ressources naturelles".