Conforté par le silence, voire le soutien de la nouvelle administration américaine, l'Etat hébreu relance ses projets de colonisation, dont c'est la quatrième autorisation de construction en deux semaines dans les territoires palestiniens. S'engouffrant rapidement dans l'espace ouvert par l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, dont le silence sur la multiplication des colonies est considéré comme un soutien, les autorités israéliennes ont mis fin à leur relative retenue observée dans leurs activités de colonisation au cours des dernières semaines de la présidence Obama. "Nous construisons et nous continuerons à construire", a promis le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ne cache pas que la présidence Trump représente une "chance formidable" après les "pressions énormes" de l'administration Obama sur la colonisation et l'Iran. "Nous entrons dans une période nouvelle de retour à la normale (en Cisjordanie) et nous apportons la réponse qui convient aux besoins quotidiens de la population", a déclaré dans le communiqué de ses services le ministre israélien de la Défense, qui exerce son autorité sur le territoire. Profitant de cette situation, l'Etat hébreu a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la construction de 3000 logements de colonisation en Cisjordanie occupée. Cette quatrième annonce du genre en moins de deux semaines depuis l'investiture du président américain Donald Trump vient prolonger la dynamique impulsée par la nouvelle donne américaine. Depuis la prestation de serment de Donald Trump le 20 janvier, Israël a donné son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée, et annoncé la construction de 2502 logements en Cisjordanie. Jeudi dernier, la municipalité israélienne de Jérusalem a donné son accord final à 153 nouvelles unités d'habitation, gelées selon elle sous les pressions de l'administration Obama. C'est dire qu'Israël donne libre cours à sa politique de colonisation en dépit des condamnations de la communauté internationale et des Palestiniens, qui ne s'en alarment pas moins de cette rafale d'annonces. Pour rappel, les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, sont illégales au regard du droit international. Une grande partie de la communauté internationale les considère comme un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens, toujours insaisissable après des décennies. Le gouvernement israélien conteste qu'elles soient la cause de la décomposition de l'entreprise de paix. Environ 400 000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie. Merzak Tigrine