Après un long silence sur cette question, la Maison-Blanche est sortie de son mutisme jeudi pour affirmer que la construction de nouveaux logements dans les territoires palestiniens occupés pourrait "ne pas aider" à résoudre le conflit israélo-palestinien. "Si nous ne pensons pas que l'existence de colonies est un obstacle à la paix, la construction de nouvelles colonies ou l'expansion de celles existantes au-delà de leurs frontières actuelles pourrait ne pas aider à atteindre cet objectif", a souligné dans le porte-parole de la Maison-Blanche dans un communiqué rendu public jeudi soir. "Comme le président l'a indiqué à de nombreuses reprises, il espère arriver à la paix à travers tout le Moyen-Orient", ajoute le texte, qui précise que la nouvelle administration entend "poursuivre les discussions", en particulier lors de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington prévue le 15 février. Il s'agit là d'un bémol au soutien affiché par Washington à la politique de colonisation israélienne, qui a pris un nouvel essor depuis que Donald Trump a pris ses fonctions. Réagissant à cette déclaration de la Maison-Blanche tentant de réfréner les annonces de colonisation, Israël s'est gardé hier de la critiquer en renvoyant à une prochaine rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump. Ainsi, Danny Danon, l'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, a assuré sur la radio publique que les déclarations de la Maison-Blanche, les premières substantielles devant une rafale d'annonces israéliennes, ne constituaient pas un revirement. Il s'est gardé de dire clairement si le gouvernement allait stopper ces annonces, mais a paru laisser entendre qu'il pourrait les suspendre jusqu'à la rencontre entre Netanyahu et Trump aux Etats-Unis. Rappelons que depuis le 20 janvier et la prestation de serment du nouveau président américain, Israël a annoncé la construction de plus de 6 000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, annexée et occupée. Contrairement à l'administration Obama qui avait critiqué et tenté de freiner jusqu'au bout la colonisation, celle de Donald Trump s'était jusqu'à présent signalée par son silence. Ceci étant, une grande partie de la communauté internationale considère les colonies comme un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens, toujours hors de portée. L'expansion des colonies, poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, grignote le territoire de la Cisjordanie et menace de rendre impossible la création d'un Etat palestinien indépendant qui coexisterait avec Israël, solution internationale de référence pour résoudre le conflit. Rompant avec la ligne traditionnellement suivie par les Etats-Unis, Donald Trump a promis, pendant la campagne, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine. Mais ces derniers jours, la Maison-Blanche a semblé écarter l'hypothèse d'une annonce imminente sur le sujet. Merzak Tigrine