Suspendues depuis 1992 par arrêté ministériel renouvelé tous les six mois, ces structures, dont le Syndicat islamique du travail (SIT), ont fait l'objet d'une décision de dissolution définitive par voie de justice. Suspendues début 1992, les douze ligues islamistes affiliées au syndicat de l'ex-FIS ont fait l'objet de dissolution officielle par les instances judiciaires, apprend-on de sources informées. Le syndicat islamique du travail (SIT) a été déclaré dissous depuis avant-hier par le tribunal d'Alger. Toutes les structures dans le sillage de cette organisation syndicale ont été touchées par cette décision de justice qui vient tourner une page de l'histoire peu reluisante d'un des piliers du parti intégriste qui avait plongé l'Algérie pendant une dizaine d'années dans le feu et le sang. Le dossier de l'ex-FIS est, après ce verdict, totalement clos sous tous ses angles et sous ses différentes versions, soft et hard. La dissolution de ces ligues ainsi que celle du SIT devait intervenir juste après la décision de justice qui a été prononcée en mars 1992 à l'encontre de Abassi Madani et de Ali Benhadj. À l'époque, les autorités se sont contentées de suspension par arrêté ministériel reconductible tous les six mois. Treize ans après, le dossier de cette organisation est réexaminé, et le provisoire que représente l'arrêté ministériel laisse sa place à une décision de justice portant dissolution de l'ex-SIT et de ses ligues activant dans divers secteurs d'activité. Même sans cadre juridique légal, certains militants et adhérents n'ayant pas basculé dans le terrorisme se sont redéployés et ont poursuivi “l'activisme syndical”, notamment ces dernières années. Alors que certains “syndicalistes” de l'ex-SIT ont préféré intégrer, voire même infiltrer, les syndicats autonomes activant dans les secteurs stratégiques, d'autres se sont orientés vers les activités caritatives à travers les associations créées dans les années 1990 dans l'objectif apparent d'aider les citoyens alors que cette option véhiculait des arrière-pensées politiques, dont essentiellement la volonté d'apparaître proche du peuple pour récupérer, le moment venu, les dividendes de cet “investissement militant”. Au moment où l'Etat était totalement engagé dans la bataille de la lutte contre le terrorisme, les militants de l'ex-FIS se sont “redéployés” et ont concentré leurs activités sur le volet de l'action caritative, investissant tous les terrains et espaces accessibles. L'opération de noyautage de la société civile en prévision de la normalisation de la vie nationale, après la fin du terrorisme, recherchée par les militants “pacifiques” du parti dissous a été vite déjouée par les autorités. C'est ainsi qu'il a été décidé l'interdiction d'activités de plusieurs associations caritatives et notamment au lendemain du séisme qui a frappé le 21 mai 2003 les wilayas de Boumerdès et d'Alger. Depuis, les services du ministère de l'Intérieur ont opté pour le contrôle rigoureux de ces structures dont certaines sont définitivement dissoutes et rayées du fichier des associations. L'assainissement du mouvement associatif va se poursuivre à travers la mise en place d'une nouvelle législation qui fixera les conditions de création des associations, leur financement et les instruments de contrôle de leur gestion ainsi que le cahier des charges à remplir, condition sine qua non, pour l'émergence d'une société civile forte et dynamique. M. A. O.