Nustrat al Islam wal Muslimin (NIM), la nouvelle création d'Iyad Ag Ghali, née de la fusion entre Ansar Eddine, El Mourabitoune et le Front de libération du Macina, groupes terroristes activant principalement dans le nord du Mali, vient d'étendre son champ d'activité (terroristes) et la liste de ses cibles. Une liste de onze pays des continents africain, américain et d'Europe (Etats-Unis, Allemagne, France, Pays-Bas, Suède, Tchad, Guinée, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Niger) considérés comme "ennemis". En tête des cibles demeure la France comme l'ennemi prioritaire du groupe terroriste. Cet "ennemi historique des musulmans de cette partie du monde", a affirmé Ag Ghali dans un entretien au journal d'Al Qaïda au Yémen, Al Mousri. Aussi a-t-il dévoilé la stratégie qu'il a adoptée pour mener ses opérations contre ces pays et leurs intérêts. Ainsi a-t-il révélé, il s'agit "d'étendre sa présence dans un plus grand espace géographique, d'affaiblir l'ennemi et de le cibler partout où il se trouverait". Compte-t-il aussi sur l'apport de ses soutiens et ses réseaux. Cela consiste, a indiqué Ag Ghali, à "dresser les gens contre l'ennemi, chercher le soutien populaire et préserver et renforcer ses relations avec les populations". Au plan strictement militaire, Nustrat al Islam wal Muslimin entend mener des opérations de guérilla et des méthodes de guerre classique. Telle que déclinée, la stratégie du nouveau groupe terroriste tend à faire d'Ag Ghali un grand chef terroriste régional dominant une large partie de l'Afrique francophone avec d'autres cibles lointaines. Invraisemblable. Toutefois, l'insaisissable Ag Ghali demeure une sérieuse menace pour toute la sous région sahélo-saharienne dont il maitrise le relief et où il a une grande influence sur les populations locales. Mais pas que cela. Son message s'adresse également aux groupes terroristes opérant sous le label Etat islamique qui menacent son autorité et ses intérêts dans la région. Des groupes avec lesquels a exclu tout rapprochement avec le n°2 de NIM, Mokhtar Belmokhtar, dans une déclaration après son retour au Mali et que le chef du Macina, Amadou Kouffa, a qualifiés à son tour de groupes opposés idéologiquement, dans la vision et les objectifs. Autrement dit, des ennemis. De là, il n'est pas exclu que les deux groupes s'affrontent si jamais l'autoproclamé Etat islamique (Daech) s'aventure sur les territoires d'Ag Ghali où il a développé un business juteux et tissé de larges réseaux de trafics en tout genre. Djilali B.