Le Conseil de la nation a examiné hier en plénière, dans un hémicycle clairsemé, le projet de loi sur les hydrocarbures adopté le 20 mars dernier par l'Assemblée populaire nationale. Le texte, qui sera soumis au vote aujourd'hui, passera sans encombre, comme une lettre à la poste. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, n'a pas rencontré de difficulté pour convaincre des sénateurs en majorité acquis à ses thèses. Seule voix discordante, celle de Mme Bitat qui voit dans le projet sur les hydrocarbures “un danger pour l'Algérie”, et un texte “qui porte atteinte à la souveraineté du pays”. Les sénateurs se sont surtout focalisés lors de leurs interventions sur les répercussions du projet de loi sur le devenir de Sonatrach et sur les prix des carburants. Au sujet de la compagnie nationale des hydrocarbures, le ministre de l'Energie et des Mines soutient que le texte de loi “ne la fragilise pas. Au contraire, il la renforce”. Le ministre précise encore une fois que le projet de loi ne concerne pas le statut de Sonatrach. Le texte vise à accroître l'investissement dans le secteur, explique-t-il en soulignant qu'en 2004, 64 puits ont été forés et 30 gisements découverts. Selon lui, il faudrait 150 ans pour atteindre la moyenne mondiale qui est de 100 puits par an. Ces chiffres sont brandis par le ministre pour expliquer aux sénateurs que le potentiel en hydrocarbures de l'Algérie est sous-exploité, et donc l'intervention des compagnies étrangères est la bienvenue. “Sans les compagnies étrangères, il n'y aurait pas eu Hassi-Berkine et Ourghoud”, lance le ministre. L'objectif est d'accroître la production pour atteindre 2 millions de baril/ jour à l'horizon 2010. Chakib Khelil soutient que le projet de loi examiné hier par les sénateurs n'évoque pas, selon lui, la libéralisation des prix, mais plutôt l'augmentation de la production. Il explique que les prix sont établis en fonction des coûts. En outre, la détermination des prix relève des prérogatives de l'Etat. M. R.