Les licences d'importation seront-elles délivrées à temps pour permettre un approvisionnement sans perturbation du marché ? Le ministre de l'Agriculture, Abdesslam Chelghoum, a déclaré jeudi dernier à la presse : "Le gouvernement a pris toutes les mesures pour assurer la disponibilité des produits de large consommation durant le mois de Ramadhan. Il a ajouté qu'un travail de sensibilisation a été engagé avec les associations de commerçants pour une maîtrise des prix afin qu'ils puissent être abordables à toutes les bourses durant le Ramadhan. Les prix de certains produits avaient tendance à baisser ces derniers temps." Par ailleurs, le premier responsable du secteur cité par l'APS a affirmé, à l'issue de sa visite d'inspection à Mostaganem, que les importations de semences de pomme de terre seraient définitivement arrêtées dans les cinq prochaines années avec l'utilisation des semences locales. Plusieurs producteurs s'impliquent dans ce challenge, en un mot, l'autosatisfaction en semences de pomme de terre. Il a insisté sur la nécessité d'encourager ces professionnels, les appelant à coopérer avec les instituts d'agronomie et universitaires pour renforcer la production nationale et augmenter le rendement afin qu'il passe de 250 quintaux à 500 quintaux. Dans la wilaya de Mostaganem, la production de pommes de terre dans ses trois catégories précoces, de saison et d'arrière-saison a connu un bond significatif, passant de 1,5 million de quintaux durant la saison 1999-2000 à plus de 4,5 millions de quintaux la saison écoulée. Sur le lait, il a indiqué que "le secteur enregistre des partenariats avec des sociétés américaines et irlandaises dans différentes wilayas pour développer la filière, intensifier la production afin de réduire la facture d'importation de lait en poudre. Des investisseurs ont déposé des dossiers pour produire cette poudre localement". Il a exhorté les agriculteurs à orienter leurs efforts vers la satisfaction du marché intérieur en produits agricoles et les investisseurs à favoriser l'intégration agriculture-industrie. "L'agriculture sera une alternative réelle aux hydrocarbures et un facteur de diversification économique", a-t-il souligné. Il s'agit de savoir si ces intentions seront concrétisées sur le terrain. Pour les produits agricoles de large consommation importés, tout dépend de la célérité avec laquelle les licences d'importation seront attribuées en ce mois d'avril et si les bénéficiaires des quotas sont des professionnels. Si les licences d'importation notamment d'ail, de citron et de viande bovine sont délivrées tardivement, les importateurs risquent de ne pas avoir assez de temps pour approvisionner le marché en quantités suffisantes. Le ministre de l'Agriculture n'ignore pas, en outre, que la disponibilité ne suffit pas à enrayer les hausses de prix. Tant que les forces de la spéculation peuvent agir en toute impunité en pratiquant la rétention de produits dans leurs hangars ou dans les chambres froides. Il faudra que l'Etat accompagne cette disponibilité par une main ferme contre les pratiques spéculatives pour voir les prix s'orienter à la baisse. Mais, jusqu'ici, les services de contrôle sont quasiment absents sur le terrain, a fortiori pendant le Ramadhan. K. Remouche