M'barek Aït Menguellet, Ammar Ould Hamouda et le docteur Salah Benmohand Saïd, trois noms pour un même combat nationaliste et une Algérie algérienne, ont été évoqués en cette journée symbolique du Printemps berbère. La commémoration du 61e anniversaire des trois martyrs s'est déroulée dans un climat de convivialité et de dignité où des milliers de citoyens ont tenu à être présents entre autres artistes, musiciens, poètes, militants du mouvement culturel berbère, élus locaux, anciens joueurs de la JSK et candidats aux prochaines élections. Les citoyens conviés à la commémoration se sont rassemblés au carrefour du village de Tassaft Ouguemoun avant de se diriger vers le cimetière où ils ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du regretté Mustapha Bacha, un grand militant du Mouvement culturel berbère et non moins fondateur du RCD, décédé en août 1994 des suites d'un malaise cardiaque. Ils se sont rendus aussitôt au carré des martyrs de Tassaft pour se recueillir sur les tombes d'autres militants assassinés par les terroristes islamistes. Djaffer Ouahioune, un enseignent assassiné en pleine salle de classe, devant ses élèves et son ami Aït Hamuda Kamel, assurant la sécurité, tué de sang froid dans le même lycée de Beni-Yenni ainsi que Yousfi Azeddine assassiné par les gendarmes lors du printemps noir de 2001. Une vibrante commémoration de deux hommes de culture, l'écrivain Chabane Ouahioune, mort le 4 avril 2016, à l'âge de 84 ans, et le militant de la cause berbère Saïd Ouahioune, décédé le 1er mars 2004. A 10h, les citoyens venant des quatre coins de la Kabylie, mais aussi d'Alger, de Béjaia et d'Oran se sont rendus vers le monument situé à proximité du village d'Aït Allaoua pour rendre hommage aux premiers martyrs du Mouvement culturel berbère. A 11 h, les élus de l'APC d'boudrarène, la chef de la daïra de Beni-Yenni, le représentant du wali de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, fils de M'Barek, le fils de Salah At M'hend Saïd ainsi que des représentants de l'ONM et du mouvement associatif ont inauguré le nouveau monument en y déposant des gerbes de fleurs à la mémoire de ces trois nationalistes de la première heure. Ouahab Aït Menguellet a pris la parole pour exprimer ses sentiments et sa reconnaissance aux présents. "Je remercie tout ce monde qui vient dire ici sa reconnaissance pour les véritables chouhada, des propriétaires terriens qui ont hypothéqué leurs biens pour faire de nous des hommes et des femmes libres". Maître Hakim Saheb, cadre du RCD, convié à prendre la parole, signifiera que les animateurs du Mouvement culturel berbère "avaient une longueur d'avance sur leur temps par leur intelligence et ils étaient loin de penser au séparatisme par leur attachement à l'Algérie". De son côté, l'ancien officier de l'ALN, Ouali Aït Ahmed, a retracé le parcours des trois militants auxquels il ajoutera un autre du nom de Benathmane Ouali. "Sur les 22 éléments clés de l'Etoile nord africaine, 18 étaient issus des montagnes du Djurdjura." Limara B.