De nombreux militants de la base sont favorables à la participation du parti aux prochaines élections partielles. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) semble plus que jamais décidé à faire sienne la célèbre devise de son leader “le silence est parfois plus éloquent que la parole”. Réuni jeudi à Alger en session ordinaire de son conseil national, le RCD s'est encore une fois astreint au mutisme, un choix sans doute motivé par l'absence de lisibilité politique, comme souvent avancé par ses responsables, et de débat contradictoire. Sans compter, bien entendu, le verrouillage du champ médiatique et politique. Un choix, enfin, qui procède d'une stratégie puisque, visiblement, le parti se refuse à jouer au “faire-valoir” d'une prétendue vie démocratique qui n'en est pas une, à vrai dire, et qui servira au mieux à entretenir l'illusion d'un pluralisme “vivant” et au pire à “vernir” la façade du régime à l'extérieur. D'ailleurs, ce silence, observé pratiquement depuis l'université d'été du parti tenue en septembre 2004, ne cesse depuis quelque temps d'alimenter les spéculations et de faire jaser dans les chaumières. Pourtant, loin des feux de la rampe, le parti s'adonne à une intense activité dont le travail de proximité en constitue la clé de voûte. Et le conseil de ce jeudi n'est qu'une halte supplémentaire destinée essentiellement à mûrir le débat et la réflexion autour des questions qui agitent la scène politique nationale. Dans ce contexte, à se fier à quelques indiscrétions dans l'entourage du parti, trois principaux points ont été inscrits à l'ordre du jour : la situation politique générale, la situation internationale ainsi que la question organique. Si rien n'a filtré sur la teneur des débats, il reste que la question des élections a focalisé l'essentiel des débats, expliquent nos sources qui précisent que beaucoup de militants, même si quelques voix se sont montrées hostiles, n'ont pas manqué d'exprimer leur souhait de voir leur parti participer aux prochaines joutes électorales. Une participation rendue impérative face à la volonté désormais affichée du pouvoir de disqualifier la classe politique, d'une part, et les menaces de régression qui pèsent, notamment sur la Kabylie, d'autre part. Cela dit, aucune décision n'a été prise étant entendu que l'organisation des élections n'a pas été encore tranchée par les pouvoirs publics. Aussi le parti ne s'est-il pas également trop étalé sur la question de l'amnistie en ce sens que le projet présidentiel apparaît par certains aspects comme une “arlésienne”. D'ailleurs comme pour rester fidèle à la nouvelle stratégie adoptée par le parti, la résolution qui sanctionne de coutume les sessions des conseils nationaux n'a pas été rendue publique, et les membres dirigeants se refusent à tout commentaire, discipline partisane oblige. En attendant la rupture de ce mutisme par le leader du parti, en l'occurrence le Dr Saïd Sadi, le RCD s'emploie au travail de proximité avec la population et communique avec ses militants par le biais d'une publication. K. K.