La cérémonie de la pose de la première pierre de la future usine de montage de véhicules Iveco, qui devait avoir lieu hier, à Bouira, a été finalement reportée. Selon une source sûre, le wali de Bouira a demandé au P-DG d'Ival, Mohamed Bairi, de reporter sa visite, jusqu'à ce que le chantier démarre de manière effective. En dépit de cet imbroglio, M. Bairi, accompagné du président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, a présenté ce projet qui date de 2015. Ali Haddad s'est félicité du taux d'intégration de cette future usine, qui, dès son démarrage, aura un taux d'intégration de 35%. "Cette usine de montage sera l'une des premières à compter 35% d'intégration. Ce fait aura un impact positif sur l'économie nationale", a-t-il indiqué, tout en précisant que le taux de 40% sur 5 ans imposé par le gouvernement, sera "largement dépassé". M. Bairi précisera à ce sujet que ce taux englobera 15% de pneus, de câbles et des pièces en plastique. Quant aux 20% restants, ils seront remplis par des sous-traitants en matière de carrosserie. De son côté, le directeur général adjoint d'Ival, Sofiane Ben Omrane, fera savoir, lors d'un point de presse, que cette usine devra être opérationnelle d'ici au début janvier 2020 et aura une capacité de production de 4 000 véhicules par an. "Cette usine est complémentaire à celle d'Ouled Hadaj (Boumerdès, ndlr). Nous comptions investir plus de 3,5 milliards de dinars sur ce site et nous comptons également créer plus de 2 000 emplois entre directs et indirects", précisera M. Ben Omrane. Interrogé à propos du marché de la sous-traitance, le DG d'Ival indiquera qu'il est "le cheval de bataille qui va faire réussir l'activité CKD (Complete Knock Down), nécessaire en pièces détachées". Et d'ajouter : "C'est un chantier qui doit être entrepris par tout le monde ! C'est-à-dire les sous-traitants, les pouvoirs publics, les fabricants de véhicules. Il faut, dans l'immédiat, procéder à la mise à niveau des sociétés existantes et cibler des accords de partenariat pour certains sous-traitants afin de développer leurs activités ou créer d'autres brèches, parce que la sous-traitance doit aller vers le constructeur et répondre à ses exigences." À la question de savoir pourquoi les délais de réalisation ont grimpé à 36 mois au lieu des 18 initialement prévus, M. Ben Omrane répondra simplement : "Ce n'est pas évident de mettre en place une telle structure avec un tel investissement. C'est un projet qui nécessite du temps (...) Par le passé, nous avons fait l'objet de certains atermoiements administratifs qui nous ont considérablement freiné." Pour rappel, cette usine devait entamer sa production en... novembre 2016. C'est dire que ce projet a connu un retard des plus significatifs. La cause ? Eh bien, elle est aussi simple que grotesque : des formalités administratives. En effet, dans un entretien accordé à Liberté, en novembre 2016, Ardjoun Samir, chargé de communication du groupe Ival, s'est dit "consterné" de constater qu'un simple cachet apposé à un document administratif pouvait prendre des semaines. "Nous avons investi énormément d'argent dans ce projet et nous estimons que c'est réellement dommage qu'il ne puisse pas aboutir dans les délais annoncés à cause de simples formalités administratives", a-t-il déploré. Actuellement et à en croire le DG d'Ival, "toutes les facilitations ont été accordées par les pouvoirs publics dans le but de mettre rapidement notre projet sur les rails". S'agissant des types de véhicule qui seront assemblés dans cette usine, on apprendra qu'il a été décidé, dans un premier temps, de se focaliser sur trois principaux modèles. Le Daily, un camion léger (PTAC de 3,5 à 7 t), sous format "châssis cab", une sorte d'utilitaire à tout faire. Selon la fiche technique présentée, l'usine devrait produire 1 500 unités de Daily dès la seconde année, avant d'augmenter ses capacités. Pour les autres modèles, les gammes Eurocargo (PTAC de 10 à 18 t) et Trakker (PTAC de 19 à 100 t), qui sont, faut-il le souligner, déjà reconnues en Algérie et dans le monde. Enfin et s'agissant des prix des véhicules Iveco, le conférencier indiquera qu'ils seront "attractifs et compétitifs", car, selon lui, ils seront proposés à 7% de moins que les prix actuels.