En présidant une conférence nationale dédiée aux résultats de la consultation nationale sur le système d'évaluation pédagogique, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a fait état de l'élaboration prochaine d'"un plan national d'apprentissage qui sera sous-tendu par un plan national d'évaluation". La ministre qui est revenue sur la préoccupation essentielle de cette consultation, à savoir la réflexion autour du système national d'évaluation pédagogique au niveau de l'enseignement obligatoire, soit les cycles primaire et moyen, a assuré que "les éléments du changement existent aujourd'hui au sein du système éducatif". Selon la ministre, les résultats de cette consultation qualitative ont permis de démontrer le fort engouement et l'engagement des enseignants, qui ont répondu à plus de 95% au questionnaire sur le système d'évaluation pédagogique, ce qui reflète la maturité du corps enseignant, d'un côté. Et, de l'autre côté, elle a souligné l'insatisfaction des enseignants, partagée avec celle des parents, à l'égard d'une évaluation pédagogique qui a montré ses limites. La ministre a affirmé qu'"il n'y a pas plus grande inégalité des chances que celle de faire préparer le cours par les élèves". Parce qu'on sait que "ce sont les parents qui vont accompagner l'élève et que pour beaucoup de familles algériennes, c'est la pression au quotidien". En fait, "personne n'est satisfait", a-t-elle estimé, ajoutant que "le fait de montrer cette insatisfaction permettra de construire des choses avec les enseignants". La solution, selon Mme Benghabrit, a pour nom la formation pédagogique, mais dit-elle, "l'enseignant devra préserver une certaine autonomie dans sa pratique". Cependant, "pour exercer cette liberté à bon escient, il faut du professionnalisme ; un professionnalisme adossé à une éthique de la responsabilité", a-t-elle enchaîné, en mettant en exergue les difficultés auxquelles ils sont confrontés, dont la préservation d'un climat où les relations, entre les membres de la communauté éducative, sont "apaisées". Elle a également rendu hommage aux partenaires sociaux qui, dit-elle, "ont mis cette année, au cœur de leur démarche, la préservation de l'intérêt supérieur de l'élève, tout en prenant en charge la défense des préoccupations socioprofessionnelles". Par ailleurs, Mme Benghabrit a apporté un démenti catégorique aux rumeurs sur l'abandon des cantines scolaires, en affirmant sans ambages : "Il n'est pas question, il n'a jamais été question de fermeture des cantines scolaires." Et d'ajouter : "Sur le plan national, il n'y a pas plus de 7% de cantines fermées." Pour expliquer ces fermetures, elle dira que "dans la situation de transition, dans certaines communes il y a eu des retards dans le lancement des appels d'offres concernant les marchés, ce n'est que cela. C'est uniquement des problèmes d'organisation et des problèmes techniques. Ce n'est pas une question financière et ce n'est surtout pas une question de prise de position politique". Et de conclure : "La cantine scolaire a été instituée et continuera à l'être, car elle participe au renforcement de l'équité." AMAR RAFA