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Raïs et Oued Allel tournent le dos aux élections
Zappés des discours électoraux
Nissa Hammadi
Publié dans
Liberté
le 02 - 05 - 2017
À Raïs comme à Oued Allel, c'est le désintérêt total envers le vote du 4 mai. Les habitants de ces deux localités sont conscients de l'enjeu majeur de cette élection : le taux de participation, sachant que le spectre de l'abstention plane sur la consultation. Ils se délectent de cette revanche, après deux décennies de douleur et de sentiment d'abandon.
En cette matinée ensoleillée du mois d'avril, les rues de Raïs, lieu de l'un des massacres collectifs de 1997, sont désertes. Seuls quelques habitants sont regroupés devant un café qui vient d'entrer en activité. Un jeune homme s'affaire à laver la machine à café, dehors, à même le trottoir.
Mehdi, coiffeur, est un ancien militant du FLN. Aujourd'hui, il ne veut plus entendre parler de la politique. Dans cette bourgade de la plaine de la Mitidja, située à peine à une vingtaine de kilomètres d'Alger, aucun parti ni candidat n'a pensé à organiser une activité électorale. Les victimes des massacres collectifs sont les grands absents de cette campagne qui s'achève. Les habitants de Raïs l'ont constaté et ont tiré les enseignements de ce énième reniement. "À Raïs, personne ne vote. On ne croit plus à l'Etat qui n'a même pas pris la peine de nous indemniser en tant que victimes du terrorisme. Ce qui nous est arrivé nous a fait détester la politique." À côté de lui, Rabie fixe le vide. Il est l'un des rares survivants de la famille Bekari. Celle qui a payé le plus lourd tribut lors du massacre de Raïs en perdant une quarantaine de ses membres. Les hommes ont été enterrés dans une fosse commune et les femmes et les enfants dans une autre. Le nombre de morts était tellement élevé qu'il devenait compliqué, à l'époque, de trouver pour chacun d'eux une place pour une tombe individuelle. "Je n'oublierai jamais ce jour-là. Je campais à Chenoua plage. En apprenant la nouvelle, je me suis empressé de rentrer. J'ai été confronté à l'horreur. Les terroristes, on les connaît, mais si on les touche, on va en prison." Rabie lâche : "La réconciliation, je hais ce mot. Je ne n'arrive même plus à le prononcer."
Depuis cette tragique nuit, les pouvoirs publics ont consenti quelques efforts pour sortir ce quartier de son isolement. Toutes les habitations ont été raccordées à l'eau potable et à l'électricité. Les voies publiques refaites. Un établissement de cycle moyen et deux écoles primaires ont été ouverts. Deux d'entre eux sont dotés d'une cantine. La municipalité s'est échinée, ces trois dernières années, à améliorer le cadre de vie dans la localité en procédant à la construction d'un stade où des tournois sont organisés et d'une maison de jeunes pour briser le cercle du désœuvrement. La plupart des familles qui avaient fui l'endroit après le massacre ont réoccupé leurs maisons.
Durant la décennie noire, des familles entières ont fui l'insécurité. - ©Louiza/Liberté
Une paix sur fond de reproches
À partir de 2001, de nouvelles constructions se sont greffées aux anciennes. Les villas et lots de terrain proposés à la vente pour presque rien à l'époque s'arrachent maintenant au prix fort. La valeur d'un terrain de 170 m2 situé au bord de la route dépasse le milliard de centimes. "Il n'y a plus de problème de sécurité", s'accordent à dire les habitants de Raïs. "On peut circuler en toute quiétude et même acheter des fruits et légumes à 2h du matin", ajoutent-ils.
Le sentiment d'abandon est toutefois toujours là, ravivé par les souvenirs insoutenables. Rares sont les familles de Raïs qui ont bénéficié d'un logement. Beaucoup n'ont pas perçu la moindre pension de victime du terrorisme.
"Les enfants de mon frère, dont la tête a été retrouvée à quelques mètres de son corps, n'ont bénéficié ni d'un logement ni d'un travail. Ils sont âgés aujourd'hui respectivement de 25 et 20 ans. L'un d'eux a tenté plusieurs fois d'emprunter les chemins de la harga. Raïs est une plaine reniée, oubliée. C'est pour cette raison, essentiellement, que cela fait 7 à 8 fois que je n'ai pas voté. Les logements sociaux réservés aux victimes ont été détournés par Ould Abbes quand il était ministre de la Solidarité et, parfois, accordés aux familles de militaires et policiers assassinés."
Malek, le plus jeune Patriote de Sidi Moussa, se propose d'être notre guide pour Oued Allel. Quand il s'est engagé dans cette voie, en 1997, il avait à peine 18 ans. Son père et son oncle sont morts, devant lui, dans l'explosion d'une bombe. "On est revenu chercher quelques affaires dans notre maison. J'étais en train de récupérer des photos de famille dans un tiroir de la table de nuit quand mon père a ouvert l'armoire qui était piégée. Il est mort sur le coup. Du corps de mon oncle, on n'a pu récupérer que trois kilos de chair." Presque la totalité des maisons d'Oued Allel avaient été piégées, à l'époque, par les groupes armés, pour empêcher les Patriotes, les membres du GLD et les unités de l'Armée d'en faire des postes avancés. Cette impasse avait contraint l'Etat à détruire 1300 habitations, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Les vestiges de ce désastre sont toujours visibles. Malek montre du doigt les ruines d'une villa de trois étages où avaient péri un Patriote et sept militaires. Il exhibe des photos de lui et d'autres Patriotes en opération. "Ma femme et mes enfants ne savent rien de ce passé. Je n'ai fait que mon devoir."
Après un exode massif, le retour
Cent quarante-sept terroristes écumaient Oued Allel, trouvant refuge dans les nombreuses casemates qu'ils avaient creusées. Et seulement 23 Patriotes leur faisaient face. Dans ce lieu, qui évoque encore un champ de bataille, de nouvelles habitations sont érigées comme un trophée. Comme pour montrer que la paix a regagné Ouled Allel. Des familles de
Blida
,
Tizi Ouzou
,
Médéa
... ont investi ici afin de profiter du grand air. Après un exode massif, d'anciens habitants sont aussi revenus et attendent la régularisation de leur situation.
Le maire de Sidi Moussa, Allel Bouteldja, nous explique : "La plupart des propriétaires avaient à l'époque acheté leurs biens par le biais d'un papier timbré qui avait, en 1996, une publication au niveau de la Conservation foncière et qui, maintenant, n'est plus reconnu parce qu'il n'est pas notifié par une agence d'affaires. Depuis six mois, on a démarré une opération de régularisation. Un bureau d'études a été désigné pour le travail technique (état des tiers, plan d'aménagement, parcelle et route...) et, en tant qu'APC, on va ramasser tous ces documents et les transmettre à l'agence de gestion foncière de la wilaya d'Alger."
À Houmat Quaria d'Oued Allel, la vie reprend ses droits. "Ici, il y avait deux à trois terroristes par famille. Ce quartier a été rasé complètement. De nouvelles bâtisses ont, depuis quelques années, remplacé les anciennes", indique Malek. La mosquée El-Falah, longtemps dans un état de décrépitude, a également été remise en état. Non loin de là, un berger surveille son troupeau de vaches. Il avait écopé de vingt ans de prison pour activité terroriste. Au bout de 13 ans d'incarcération, il a bénéficié de la grâce, dans le cadre des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il soutient avoir été détenu à tort. "Je n'ai rien fait. Je n'ai jamais été terroriste. J'habitais Oued Allel et, dans le temps, l'Etat ne faisait pas de distinction". À sa sortie de prison, il s'investit dans l'élevage de vaches jusqu'à atteindre un patrimoine de vingt têtes. Leur lait est vendu aux commerçants de la région.
Dans les rues d'Oued Allel, pas la moindre affiche électorale. "Ce n'est pas une question d'endroit. Tout le peuple est désorienté", assène le berger. La commune de Sidi Moussa a connu, elle aussi, un exode massif dans les années de terrorisme. Elle est passée de 51 000 à 27 000 habitants entre 1992 et 1998. "Il fallait voir les images terrifiantes des familles fuyant l'insécurité", raconte le président d'APC, natif de la commune. Il poursuit : "Près de vingt ans sont passés depuis. La page a été tournée. Le taux de participation aux différents scrutins à Sidi Moussa est identique à celui du reste du pays. Il était de 80% lors de la dernière élection présidentielle et de 55% pour les dernières communales".
À en croire M. Bouteldja, Sidi Moussa ne vote plus depuis de nombreux années en faveur des partis islamistes. En 2007, comme en 2012, à l'occasion du scrutin communal, c'est le Front national algérien (FNA) qui a remporté la majorité des sièges. Actuellement, l'Assemblée communale est constituée de membres RND, FNA, FLN, MPA et PFJ. Dans cette commune, le FLN et le RND ont organisé des meetings, tandis que TAJ de Amar Ghoul ainsi que les partis de Abdelaziz Belaïd et Moussa Touati se sont contentés de sorties de proximité. "On s'est penché pendant longtemps sur le côté sécuritaire, négligeant tout ce qui est infrastructures et urbanisme. On est en train de rattraper ce retard. L'Etusa a fait son entrée à Sidi Moussa en 2016. On a aussi ouvert 15 écoles et 8 cantines", indique le maire qui se lance dans une longue énumération des réalisations entreprises en peu de temps. La commune de Sidi Moussa revit, certes, mais les victimes du terrorisme ne croient plus aux promesses électorales, ni celles d'ailleurs de l'Etat.
Reportage réalisé par : Nissa Hammadi
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