Selon la Maison-Blanche, le président américain envisage de "construire une relation avec les deux parties, palestinienne et israélienne, pour que se produise la paix dans la région du Moyen-Orient". Après avoir donné l'impression, lors de sa campagne électorale, qu'il était un soutien inconditionnel d'Israël, même au détriment de la paix au Moyen-Orient, Donald Trump semble avoir mis de l'eau dans son vin au sujet du conflit israélo-palestinien, et semble être plutôt à la recherche d'une solution. Le fait qu'il n'ait pas mis à exécution sa promesse de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à El-Qods-Est occupé laisse penser que le nouveau locataire du bureau ovale veut ramener réellement la paix au Moyen-Orient entre les Palestiniens et les Israéliens. C'est du moins ce qu'affirme un communiqué rendu public par la Maison-Blanche lundi soir. En effet, dans une conférence de presse tenue à Washington, le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a déclaré que le président Trump veut rétablir la paix dans la région du Moyen-Orient. Il a affirmé que ce sera le but du dialogue avec l'Etat palestinien, et que Donald Trump veut construire une relation avec les deux parties, palestinienne et israélienne, pour que se produise la paix dans la région. Dans ce cadre, la même source a indiqué que le président américain poursuivra la discussion de l'expansion coloniale dans les territoires palestiniens avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la suite des plans israéliens de construire 15 000 nouvelles unités coloniales à El-Qods-Est occupé. Faut-il donc s'attendre à une évolution de la position américaine, à l'issue de ce sommet entre Donald Trump et Mahmoud Abbas, qui est arrivé hier dans la capitale américaine pour une visite de trois jours ? Il y a lieu de noter que ce sommet intervient dans une conjoncture particulière, marquée par la grève de la faim illimitée, entamée le 17 avril dernier par plus de 1 800 détenus palestiniens dans les geôles israéliennes, et dont l'état de santé de certains se dégrade dangereusement au fil des jours. C'est une pression supplémentaire sur les dirigeants israéliens, dont les politiques expansionniste et ségrégationniste sont condamnées par la communauté internationale. Hier, c'était le seizième jour de la grève de la faim illimitée, avec la poursuite des manifestations et des activités de solidarité dans les territoires palestiniens en signe de soutien. Ceci étant, le comité des médias de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers et le Club du prisonnier palestinien ont mis en garde contre la dégradation de l'état de santé des prisonniers grévistes. En outre, il y a lieu de relever l'évolution enregistrée dans la position du mouvement palestinien Hamas, qui a annoncé, lundi soir, pour la première fois de son histoire, avoir modifié son programme politique. Il accepte désormais un Etat palestinien limité aux frontières de 1967, tout en insistant sur le caractère politique et non religieux du conflit avec Israël. Merzak Tigrine