Profitant de la situation dans la région et de la sympathie du nouveau président américain, Israël n'a pas tardé à relancer la colonisation à El-Qods-Est occupé. En effet, avant même l'entretien téléphonique entre Benjamin Netanyahu, dimanche soir, la mairie israélienne de Jérusalem (El-Qods) a annoncé son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée par Israël. "Nous avons des plans pour la construction de 11 000 logements qui attendent des autorisations à Jérusalem-Est", a poursuivi la même source. "Les règles du jeu ont changé avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n'avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama" critique de la politique de colonisation, a précisé Meïr Turjeman, l'adjoint au maire de la ville sainte. L'Autorité palestinienne a condamné dans un communiqué ces projets de colonisation, appelant l'ONU à agir pour stopper le gouvernement extrémiste israélien qui détruit toute possibilité de parvenir à une solution à deux Etats. Cet acte de colonisation va à l'encontre de la résolution du Conseil de sécurité votée le 23 décembre 2016, lorsque les Etats-Unis, pour la première fois depuis 1979, n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies dans les territoires palestiniens occupés par l'Etat hébreu depuis 1967. Il est clair qu'Israël met à profit la situation explosive dans la région du Moyen-Orient, notamment en Syrie, pour faire avancer ses pions, d'autant plus que la nouvelle administration US lui laisse les coudées franches. En effet, la conversation téléphonique entre Trump et Netanyahu, la première entre les deux hommes depuis l'investiture du nouveau président américain, semble être prise comme un encouragement dans sa politique de colonisation par l'Etat hébreu. En attendant la visite du Premier ministre à Washington, dont la date sera fixée dans les jours qui la précéderont, selon le bureau de Netanyahu, les deux parties ont convenu qu'une paix israélo-palestinienne ne pouvait être que négociée directement. Selon la Maison-Blanche, Trump et Netanyahu sont tombés d'accord pour continuer à échanger leurs points de vue sur une série de questions régionales, notamment les menaces que constitue l'Iran. Ceci laisse supposer un durcissement de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de Téhéran, qui n'est pas fait pour déplaire à Israël. Rappelons que pour le Premier ministre israélien, qui avait dit qu'il évoquerait également avec Trump la guerre en Syrie, la première priorité d'Israël est de lever la menace que fait peser le mauvais accord nucléaire conclu par l'Iran et les grandes puissances dont les Etats-Unis en 2015. Quant au transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, la Maison-Blanche a semblé, dimanche, écarter l'hypothèse d'une annonce imminente. "Nous en sommes au tout début du processus consistant ne serait-ce qu'à aborder ce sujet", a dit le porte-parole Sean Spicer. Merzak Tigrine