La direction de l'ASMO a décidé de franchir le pas. Abasourdie par la rumeur de plus en plus persistante d'un "arrangement du match face à l'US Biskra", l'administration asémiste a mené l'enquête une semaine durant avant d'arriver à la terrible conclusion que ces informations n'étaient pas erronées, mais plutôt bel et bien fondées. "Je ne pouvais tout de même pas me taire au moment où beaucoup de personnes accusaient les responsables d'un prestigieux club comme l'ASMO. J'ai mené ma propre enquête, sans diligenter personne. Je suis arrivé à la triste conclusion que trois joueurs avaient bel et bien levé le pied pour faciliter la tâche de l'US Biskra. J'ai des preuves concrètes. J'ai examiné les listings téléphoniques de tous mes joueurs. Trois d'entre eux étaient en contact permanent avec des joueurs et des dirigeants de Biskra tout au long de la semaine qui a précédé ladite rencontre. J'ai également des enregistrements compromettants. Et croyez-moi, je ne me tairai pas ! Je les dénoncerai à la justice. Je n'accepterai jamais d'être accusé à tort au moment où d'autres personnes ont pris de l'argent et se terrent au loin", tance le président du CSA/ASMO et principal patron du club, Merouane Baghor qui passera ce matin devant le juge d'instruction près le tribunal de cité Djamel-Eddine pour appuyer officiellement sa plainte. "Ma démarche a surtout pour but de démontrer à ceux qui nous ont critiqués à tort que nous n'accepterons jamais de voir notre club embarqué malgré lui dans de telles pratiques scandaleuses. J'ai fait ce qui me semble être le plus juste. Maintenant, c'est à l'appareil judiciaire, en qui j'ai une énorme confiance, de prendre le relais et de faire le nécessaire à même de punir ceux qui sont responsables de cette mascarade", dira, encore, le président Baghor. Tout cela, au moment où la FAF continue à faire la politique de l'autruche devant les accusations de marchandage des matches. Le bureau fédéral réuni dimanche s'est même félicité du bon déroulement du "championnat de Ligue 2 qui prendra fin le 13 mai 2017 avec la tenue de la 30e et dernière journée du championnat et l'accession du Paradou AC, de l'USM Blida et de l'US Biskra en Ligue 1. La Fédération a préféré donc botter en touche et n'a soufflé mot sur les affaires de marchandage des matches que certains présidents de Ligue 2 avaient dénoncé ces dernières semaines. L'on se rappelle les déclarations d'Azzouz Tebbou, le président de la JSM Skikda, qui avait accusé Zetchi d'avoir "arrangé des matches à l'époque où il était président du PAC, et d'avoir surtout cédé cette saison dans le championnat de Ligue 2 les points de la victoire de son équipe contre l'ASO et le GCM notamment afin de freiner l'élan de la JSMS et l'empêcher, du coup, de jouer crânement ses chances pour l'accession en Ligue 1". Pour Azzouz Tebbou, "c'est là le résultat d'une cabale menée par la FAF contre le président de la JSMS afin de lui faire payer sa position lors de l'AG de la Fédération, contraire à Zetchi et surtout son opposition à son élection". Même le président de la JSMB, Boualem Tiab, s'est dit scandalisé contre le déroulement de certaines rencontres "qui, à mon avis, écrit Tiab, n'ont pas respecté l'étique sportive et ont, de ce fait, faussé la compétition : l'US Biskra en allant battre l'ASM Oran et l'USM Blida en s'imposant face à l'ASO Chlef... Des procédés qui n'honorent nullement le football national". Et d'ajouter : "Les deux rencontres citées ont scandalisé les présents à Oran et les téléspectateurs à Chlef, j'ose espérer que ces faits ne resteront pas au stade de l'impunité et que nos nouvelles instances du football ne laisseront plus les combinards porter atteinte au football." Rachid BELARBI