Une pétition continue de parcourir le monde, via Internet, collectant de nombreuses signatures. À Fréha, une marche populaire du arch d'Ath Jennad a sillonné, hier, à partir de 13h toute la ville, en marquant une halte devant le domicile du détenu gréviste de la faim, Rachid Allouache. Elle s'est achevée par un meeting populaire. À Tigzirt, la CCDT a appelé à une manifestation similaire, aujourd'hui à 10h. Les manifestants ont condamné les “pseudo-délégués qui agissent au nom de la CCDT, ces délégués “taïwan” exclus du mouvement suite à l'entrevue avec le chef du cabinet de Bouteflika, en l'occurrence le général Larbi Belkheir.” “Ces mêmes individus, relais du pouvoir, s'attaquent toute honte bue aux détenus grévistes de la faim dont l'état de santé ne cesse de se dégrader depuis le 3 décembre dernier”, a déclaré la CCDT qui, au nom de la population de la daïra de Tigzirt, apporte sa solidarité et son soutien aux détenus tout en exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle. Dans une déclaration de la CADC, le mouvement citoyen, qui se dit fort de son ancrage populaire et de son caractère résolument pacifique, impute au pouvoir mais également à “la nébuleuse FFS”, considérée désormais comme complice direct du pourrissement de la situation qui prévaut en Kabylie, la responsabilité morale et politique de toute fin tragique qui découlerait de l'action de grève de la faim initiée par les détenus. De ce fait, les responsables “répondront de leurs actes devant le peuple et l'Histoire”. Enfin, la CADC a appelé à une grève “jusqu'à nouvel ordre” à compter de ce samedi, au moment où elle prépare d'ores et déjà à organiser une marche populaire le 12 janvier prochain décrété jour férié par l'Interwilayas. Ce sera également le premier jour de l'an 2943 du calendrier amazigh. Par ailleurs, la pétition pour la libération des détenus continue de parcourir le monde via notamment le réseau Internet, collectant, entre autres, à Paris, de nombreuses signatures. Selon les initiateurs se trouvant de l'autre côté de la Méditerranée, des actions de solidarité sont entamées par des réseaux de soutien à l'étranger. Toujours à Paris, une marche est prévue ce dimanche qui promet de drainer une foule importante, alors qu'à Montréal un groupe de citoyens a déjà entamé une grève de la faim illimitée. “En dépit des représailles cycliques que subit la kabylie depuis 1962 et plus particulièrement depuis le 18 avril 2001, en dépit des 122 victimes de cette répression sanglante, des centaines de handicapés à vie et des centaines d'arrestations arbitraires, dont les délégués du mouvement citoyen, la Kabylie, intrinsèquement acquise aux valeurs universelles de liberté, de démocratie, de paix et de tolérance, continue à faire les frais du silence complice de la communauté internationale. Cette communauté qui, hélas, fait prévaloir les intérêts économiques sur les droits humains des kabyles, cautionnant, confortant et assurant l'impunité au régime algérien qui redouble ainsi de férocité”, lit-on dans une déclaration du comité de soutien aux grévistes de la faim de Kabylie à Montréal. On y lit aussi : “À ce silence assourdissant de la communauté mondiale laissant libre cours aux desseins pyromanes du régime colonial algérien, le mouvement citoyen pacifique de Kabylie oppose une plate-forme de revendications (plate-forme de Leqser) profondément ancrée dans les valeurs universelles de liberté, de démocratie, de paix et de tolérance”. K. S.