Adepte de la tariqa rahmania, fondée au XVIIIe siècle par M'hamed Ben Abderrahmane El-Azhari El-Ghechtouli El-Djerdjeri, plus connu sous le nom de Sidi Abderrahmane Bouqabrine (1715-1793), la zaouïa El-Forqane de Djelfa, inaugurée le 16 avril passé, est une annexe de la zaouïa d'El-Hamel, dont le cheikh n'est autre que le célèbre cheikh Mamoune El-Kacimi. Elle se veut non seulement un lieu de culte mais un établissement éducatif par excellence. Son chef, cheikh Ahmed Benali Dahmani, ancien directeur d'école, ayant passé une trentaine d'années dans le secteur de l'éducation, s'est investi dans ce projet depuis 2009. Pour lui, "la zaouïa a toujours joué un rôle primordial dans la préservation de la religion et la civilisation islamique à travers les siècles, ce rôle doit se poursuivre et se perpétuer", explique cheikh Dahmani, satisfait de réaliser ce projet qui le tenait à cœur depuis de longues années. En visitant la zaouïa située à la sortie sud-ouest de la ville de Djelfa, on constate en premier lieu qu'il s'agit d'un endroit paisible. Construite en deux niveaux sur une assiette de terrain de 1800 m2, la zaouïa dispose de 6 salles de cours, d'une grande salle de conférences, d'une salle de prière, de 2 salles de restauration, de sanitaires et d'un dortoir. Le tout donnant sur une grande cour avec un beau jet d'eau au milieu. Cet établissement a une capacité d'accueil de 400 élèves, nous indique le cheikh qui envisage d'augmenter cette capacité à 1000 élèves. Bien que ses activités viennent à peine de se lancer, la zaouïa El-Forqane compte déjà 70 élèves (garçons et filles) dont 54 sont des internes qui bénéficient d'une prise en charge totale gratuite. Quant à l'encadrement, il est assuré par 7 enseignants, dont 3 enseignants de Coran, 2 enseignants de langues étrangères (français et anglais) et un professeur de charia qui n'est autre que le gérant de la zaouïa, Hocine Chekal. Ce dernier nous a expliqué que l'effectif se consolidera prochainement par d'autres professeurs, tout en précisant que les enseignants des langues étrangères sont des volontaires. Côté infrastructures, la zaouïa est en pleine expansion, une mosquée la jouxtant est en pleine réalisation avec une capacité de 1500 fidèles, précise cheikh Dahmani. À cela il faut ajouter un dortoir pour 500 élèves résidents, une cantine, une résidence d'hôtes et un jardin. La zaouïa compte marquer la fin de l'année scolaire avec une grande cérémonie de remise des prix aux meilleurs élèves des écoles de la ville de Djelfa. Elle s'apprête aussi à organiser "les journées du Saint Coran" qui devront durer un mois. R. R.