Les pays voisins de la Libye dénoncent l'ingérence étrangère dans ce pays. Ils soutiennent l'option d'un dialogue "libyen-libyen inclusif", dans le cadre de l'accord pour la paix et la réconciliation onusien. Alger a accueilli, hier, la 11e réunion ministérielle des Etats voisins de la Libye, à l'issue de laquelle les participants ont réaffirmé, dans le communiqué final, qu'"une issue salutaire et durable à la crise, qui affecte ce pays frère et voisin, ne peut être trouvée qu'à travers la solution politique que les Libyens ont choisie en signant l'Accord politique du 17 décembre 2015". Les participants à cette réunion ont fermement dénoncé l'ingérence étrangère et appelé à ce que toutes les parties impliquées dans la crise libyenne aient un seul agenda : la paix. Dans son intervention à l'ouverture de cette réunion, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et des Etats de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a affirmé que "le moment est venu pour que les Libyens s'entendent sur un seul mot d'ordre (...), malgré leurs divergences (...), et rassemblent leurs forces pour construire leurs institutions nationales, unifiées, à leur tête une armée unifiée et une police nationale apte à assurer la sécurité de ses citoyens", soulignant aussi qu'il est temps de "lancer un processus à même d'aboutir à une mouture consensuelle des amendements introduits à l'accord politique" de Skhirat (Maroc), que le chef de la mission d'appui de l'Onu en Libye (Manul), Martin Kobler, considère, au demeurant, "le cadre d'une solution négociée" par l'ensemble des acteurs libyens, en dehors de leur appartenance idéologique ou tribale. "La communauté internationale et les forces régionales sont appelées à adhérer à cette orientation et au choix des Libyens loin de toute ingérence dans leurs affaires internes", a ajouté Messahel, insistant sur le fait que "seuls les Libyens sont à même de parvenir au règlement de la crise". Tout en se félicitant du rapprochement enregistré entre le président du Conseil présidentiel et non moins chef du gouvernement d'Union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, et le controversé maréchal Khalifa Haftar, la semaine dernière à Abou Dhabi (Emirats arabes unis), Martin Kobler a soutenu, lui aussi, dans son intervention que "l'Accord n'est pas parfait. Des amendements partiels et limités sont nécessaires, mais ils doivent être faits par les Libyens eux-mêmes". Pour ce faire, il a proposé une feuille de route en six points, insistant surtout sur "la désignation des délégations par la Chambre des représentants et par le Haut Conseil d'Etat" pour discuter des points à modifier dans le texte de l'accord et sur la nécessité de "revigorer le processus sécuritaire et la création d'un appareil de sécurité unifié". Le chef de la diplomatie du Niger, Ibrahim Yacoubou, a alerté, quant à lui, sur l'urgence d'une stabilisation de la Libye pour une lutte efficace contre le terrorisme dans l'ensemble de la sous-région de l'Afrique du Nord et du Sahel, mais également pour mettre fin à la contrebande, au trafic de drogue et de migrants. Lyès Menacer