À la barre, l'ancien garde communal a reconnu les faits retenus contre lui tout en niant la volonté de tuer. Dans son audience de ce lundi, le tribunal criminel de Tiaret a condamné B. Moulay, un ex-garde communal en retraite, âgé de 51 ans et originaire de Mellakou, à 10 ans de prison pour homicide volontaire. Les faits remontent au 7 décembre dernier, quand, suite à une altercation avec son neveu, la trentaine, avec lequel il venait d'accomplir la prière d'El Asr à la mosquée de Mellakou, le prévenu a fait usage d'un couteau pour porter un coup mortel, en plein cœur, à la victime qui n'a pas tardé à rendre l'âme. À la barre, il a reconnu les faits retenus contre lui tout en niant la volonté de tuer. "Suite à notre dispute, la victime m'avait asséné des coups de poing sur la nuque tout en me brandissant le couteau que j'ai pu lui arracher avant de lui porter un coup sans calculer la gravité qu'il allait engendrer", s'est-il défendu en insistant sur le fait qu'il n'avait aucunement l'intention de le tuer. Une version soutenue par son avocat qui avait demandé la requalification des griefs retenus contre son mandant en coups et blessures ayant entraîné la mort au lieu d'homicide volontaire avec préméditation. L'avocat général, représentant du ministère public, n'a pas été de cet avis puisque, dans son long réquisitoire, il a retracé les circonstances de ce crime familial commis par un homme doté d'une expérience en sa qualité de garde communal qui maîtrise l'usage des armes aussi bien à feu que blanches. Se référant au code pénal qui stipule que "d'une manière générale, la préméditation, qui se définit comme un dessein formé avant l'action, est une circonstance aggravante", il a rappelé à l'assistance que le prévenu peut être aussi considéré comme victime puisqu'il a perdu un membre de sa famille. Ainsi, il requiert la prison à perpétuité au lieu, dira-t-il, de la peine capitale requise dans de tels cas. Après les délibérations du tribunal, l'accusé a bénéficié des circonstances atténuantes pour être condamné finalement à 10 ans de prison ferme. R. SALEM