À la tombée de la nuit, alors qu'ils se trouvaient hors du véhicule, une querelle éclate entre M. D. et F. M. Le tribunal criminel près la cour de Tiaret a condamné, jeudi dernier, B. K. et F. M., âgés respectivement de 32 et 27 ans, à 20 et 7 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire. Deux autres prévenus, impliqués dans la même affaire, S. B. et F. L., âgés de 37 et 24 ans, accusés de participation au crime et non-dénonciation, ont été relaxés. La genèse de cette affaire, dont le théâtre a été le quartier Sonatiba, à proximité du siège de l'Anem, remonte au 18 avril dernier, quand, après une journée bien arrosée en forêt, les prévenus ont rejoint la ville pour poursuivre leur beuverie. Installés à bord d'un véhicule à l'endroit du crime, ils appelèrent la victime, M. D., qui ne tardera pas à les rejoindre. À la tombée de la nuit, alors qu'ils se trouvaient hors du véhicule, une querelle éclate entre M. D. et F. M. qui fera usage d'un couteau pour lui porter un coup le blessant à la cuisse. B. K. et S. B., qui étaient à quelques mètres, voulaient régler son compte à F. M. en lançant des pierres dont une, balancée par B. K., ira fatalement toucher la victime à la nuque. À la barre, les prévenus ont tour à tour retracé les faits tout en signifiant au tribunal que le drame était accidentel, notamment F. M. et B. K. qui se rejetaient les accusations. Appelés à la barre, deux témoins oculaires, riverains du quartier, ont éclairé le tribunal quant à ce qui s'était réellement passé au moment du crime. Unanimement, ils déclareront que la victime a été tuée par cette pierre lancée par B. K., une cause d'ailleurs confirmée par l'autopsie du médecin légiste. Dans son réquisitoire, l'avocat général n'a trouvé aucune circonstance atténuante aux accusés. Confirmant l'assassinat volontaire de M. D., il soulignera que le meurtre est reconnu établi et que la détermination d'homicide était évidente. Il requiert la peine à perpétuité à l'encontre de B. K., F. M. et S. B. et 5 ans de prison pour F. L., frère de F. M., accusé de non-dénonciation du crime. Après les plaidoiries de la défense et à l'issue des délibérations, le tribunal a condamné B. K. à 20 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire et F. M. à 7 ans de prison pour coups et blessures volontaires à l'aide d'une arme blanche, tout en relaxant les deux autres prévenus. R. SALEM