Depuis deux semaines, en effet, des étudiants de la région de Ras El-Oued, à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, ferment quotidiennement tous les accès de l'université Bachir-El-Ibrahimi, à El-Anasser, pour réclamer le transport. La situation qui prévaut à l'université Bachir-El- Ibrahimi de Bordj Bou-Arréridj est préoccupante. L'instabilité chronique qui la caractérise soulève de nombreuses questions. Depuis deux semaines, en effet, des étudiants de la région de Ras El-Oued, à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, ferment quotidiennement tous les accès de l'université Bachir-El-Ibrahimi, à El-Anasser, pour réclamer le transport. "Nous sommes obligés de sortir à 6h sans être sûrs de trouver une place, avec le manque de bus et l'absence de ligne Cous pour rejoindre l'université", se plaignent des étudiants protestataires. Ne pouvant accéder au campus, les enseignants, les étudiants et les employés ont tous été contraints de rebrousser chemin. Mais pour d'autres étudiants, le blocage a trop duré, ce qui a provoqué, jeudi, une tension particulière à l'entrée de l'université. Une bagarre a éclaté entre des étudiants, faisant 5 blessés légers. Il a fallu l'intervention des forces antiémeute pour calmer les esprits et ouvrir un dialogue entre étudiants-étudiants et étudiants-rectorat. De son côté, le directeur de l'université, M. Abdelkrim Benyaiche, a clairement rappelé qu'il est dans l'impossibilité d'affecter des bus pour ces localités étant donné que ces étudiants ouvrent droit à des chambres. "Nous avons où les loger et on n'a pas le droit d'affréter des bus pour ces destinations de plus de 30 kilomètres. Et si on le fait pour cette localité, on doit aussi le faire pour les autres régions de la wilaya", dira-t-il tout en condamnant le blocage de l'université et en insistant sur le dialogue. Par ailleurs, le bureau de wilaya du Cnes de l'université Bachir-El-Ibrahimi appelle à un sit-in demain (dimanche) à 10h devant le rectorat pour protester contre les conditions professionnelles et administratives dans lesquelles les enseignants exercent et dénonce la passiveté de l'administration dans la gestion du problème des étudiants résidant dans la daïra de Ras El-Oued. Dans un communiqué rendu public, le Cnes demande aussi l'ouverture d'une enquête sur les dernières agressions d'étudiants par des étrangers, qu'il condamne fermement et se demande pourquoi la direction de l'université garde le silence. Chabane Bouarissa