À l'annonce de cette nouvelle, les prix du brut ont gagné plus d'un dollar. La Russie et l'Arabie saoudite, deux pays que tout sépare sur la question syrienne, semblent s'entendre à merveille pour rééquilibrer les marchés pétroliers et faire remonter les cours du brut. En Russie, la conjoncture pétrolière a été abordée au plus haut niveau de la hiérarchie décisionnelle. C'est le président russe Vladimir Poutine qui en parle personnellement. En effet, Poutine s'est dit hier "optimiste" quant à la prolongation de l'accord de réduction de la production de l'offre pétrolière jusqu'en mars 2018, encensant l'Arabie saoudite qui pousse vers la stabilité des prix. Au niveau ministériel, l'échange de vues entre Russes et Saoudiens sur les suites à donner à l'accord signé le 10 décembre 2016 entre l'Opep et onze pays non-Opep continue. Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak et son homologue saoudien Khaled Al-Faleh se sont rencontrés, hier à Pékin, et ont formulé, dans un communiqué commun, une somme de propositions destinées à mettre de l'ordre dans les marchés. Ils se disent favorables à la reconduction de l'accord dont il s'agit pour neuf mois, jusqu'au 31 mars 2018. Du point de vue technique, une telle mesure devrait permettre de "réduire les stocks" de pétrole à leur niveau moyen des cinq dernières années et de souligner la détermination des producteurs à assurer la stabilité, la prévisibilité et le développement durable du marché. Et la tâche que se donnent la Russie et l'Arabie saoudite ne s'arrête pas là. Moscou et Riyad consulteront les autres pays producteurs de pétrole avant le 25 mai, date à laquelle va se tenir la prochaine réunion entre pays Opep et non-Opep. L'idée est de dégager un "consensus complet" sur une prolongation pour neuf mois de l'accord de réduction de la production. Pour faire remonter les prix du pétrole, les membres de l'Opep sont convenus lors d'une réunion organisée fin novembre 2016 à Vienne de tailler dans leurs productions à hauteur de 1,2 million de barils par jour. Onze Etats pétroliers hors-Opep se sont joints à cet effort, en décidant de faire baisser les leurs de près de 600 000 barils par jour. Ils l'ont fait au cours d'une réunion tenue le 10 décembre dans la capitale autrichienne. Et aujourd'hui, la perspective d'une prolongation de l'accord de décembre pour neuf mois de plus semble acquise. Pendant ce temps, les cours du pétrole reprennent des couleurs. Ils sont repartis hier à la hausse en cours d'échanges européens après l'annonce d'un accord entre les deux plus grands producteurs mondiaux, la Russie et l'Arabie saoudite, pour réduire leur production jusqu'en 2018. Ainsi, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 52,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de vendredi 12 mai. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juin gagnait, lui, 1,54 dollar à 49,38 dollars. Les cours de l'or noir, qui avaient sombré au début du mois jusqu'à leur plus bas niveau depuis plus de cinq mois, poursuivaient leur remontée, les deux plus grands producteurs mondiaux n'ayant pas attendu la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui se tiendra le 25 mai, pour s'accorder sur la reconduction de l'accord sus-évoqué. Youcef Salami