À l'occasion de la 27e journée de la Ligue 1 de football, et contrairement aux précédentes journées, aucun match n'a été retransmis en direct sur les différentes chaînes de l'ENTV. Il ne s'agit nullement d'une grève des travailleurs de l'Unique, mais de l'exécution pure et simple d'une exigence des présidents qui ont protesté, mercredi dernier, en marge de l'Agex de la LFP, contre les retransmissions sélectives. "Lors du match contre le DRBT, à Tadjenanet, la télévision était absente, alors que la ligue nous avait informés que le match serait retransmis en direct. Du coup, moi aussi je ne veux pas de la télé contre le RCR", avait fulminé le président de la JSK, Hannachi, vite rejoint par Hamar de l'ESS et Arama du CSC. Du coup, l'ENTV a tout simplement décidé d'abdiquer devant le diktat des clubs. La FAF et la LFP n'ont pas daigné réagir à cette mesure extrême de l'ENTV malgré le fait que cette dernière soit détentrice exclusive des droits de retransmission des matches de Ligue 1 à coup de milliards de centimes (plus de 55 milliards de centimes). Le hic dans cette affaire est que l'ENTV ne peut même pas réclamer des sanctions contre ces clubs puisque ses équipes techniques ne se sont pas déplacées hier dans les différents stades pour réaliser les directs. En effet, l'article 120 des statuts de la FAF stipule que "l'empêchement ou le refus de retransmission télévisuelle, enfreignant ainsi les dispositions des contrats de la FAF et de la LFP relatifs aux droits de retransmission télévisuelle, constitue une infraction sanctionnée conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur". L'article 104 du code disciplinaire précise, à ce titre, qu'en cas de "non-respect de la disposition prévue au bulletin d'engagement aux compétitions relatives aux droits de retransmission télévisuelle, le club qui aura empêché ou refusé la couverture d'une rencontre aura : pour les retransmissions intégrales : match perdu sans attribution des points au club adverse ; deux millions cinq cent mille dinars (2 500 000 DA) d'amende pour le club. Pour la couverture destinée aux émissions spécialisées : match perdu sans attribution des points au club adverse ; deux cent mille dinars (200 000 DA) d'amende pour le club. Pour les deux cas, le club fautif sera privé de l'indemnité due au titre des droits de télévision". Dès lors que l'ENTV n'a pas formulé d'objection ou protesté auprès de la FAF et de la ligue, il est difficile d'envisager des suites à cette affaire. Contactée par nos soins, une source proche de l'ENTV a avoué que la télévision a pris cette décision pour ne pas "envenimer une situation déjà explosive dans le milieu. En fait, la politique de l'autruche !"